Une baleine à bosse longue de 7 à 10 mètres qui était coincée depuis le 9 février dans l'estuaire de la Rance (Ille-et-Vilaine) a réussi à franchir le barrage séparant le fleuve de la mer, 24 heures plus tard, grâce à une opération de sauvetage que salue la Fondation 30 Millions d'Amis.

"Elle est passée, elle est passée!", se sont écriés joyeusement des dizaines d'observateurs depuis le barrage de l'usine marémotrice de la Rance, en apercevant l'animal du côté de l'océan (10/02). La baleine semblait à présent faire route vers le large.

Le cétacé avait été aperçu dans la Rance un jour plus tôt. Il était entré dans le fleuve en profitant de l'ouverture d'une vanne de l'usine marémotrice et peinait à retrouver son chemin vers la haute mer malgré l'intervention d'associations de protection de la nature et plusieurs réouvertures du barrage.

Vannes grandes ouvertes pour permettre à l'animal de repartir vers le large

"Le principal problème c'est le différentiel de niveau entre la Rance et la mer. Donc, on arrêté l'usine et ouvert en grand toutes les vannes de l'usine marémotrice", six au total mesurant chacune 10 mètres de large pour 15 m de haut, afin que l'animal puisse repasser par où il est venu, a expliqué Thierry Buanic, président de l'association naturaliste Al Lark qui coordonne l'opération. La prioriété absolue était de faire sortir la baleine de l'estuaire pour lui permettre de repartir vers le large le plus rapidement possible.

De minces chances de survie

S'il arrive que des dauphins de 2 ou 3 mètres de long s'engagent dans le fleuve, c'est en revanche la première fois qu'une baleine à bosse s'y fourvoie depuis la mise en service de l'usine marémotrice en 1966. "Maintenant, nous espérons qu’elle retrouvera le corridor migratoire d’où elle s’est sûrement égarée, conclut Gaël Gautier, directeur d’Al Lark (Ouest France). Mais je reste très modéré sur les chances de survie de l’animal car elle n’est pas tirée d’affaire. Apprendre qu’un individu jeune et isolé s’est retrouvé ici n’est déjà pas une bonne nouvelle. Nous avons également observé une dénutrition avérée, qui se manifeste par un amaigrissement de l’animal, et des signes de desquamation sur sa nageoire dorsale. Une peau abîmée peut être, entre autres, le signe d’une pathologie".

Il faut malheureusement se préparer au pire...

(Avec AFP)