Avoir un "pied" plus large que les autres chez les mâles d'une nouvelle espèce de mouche du Japon, c'est peut-être une chance d'attirer une femelle sans avoir à lui offrir un cadeau, selon une étude publiée mercredi.
PARIS, 22 sept 2010 (AFP) - Avoir un "pied" plus large que les autres chez les mâles d'une nouvelle espèce de mouche du Japon, c'est peut-être une chance d'attirer une femelle sans avoir à lui offrir un cadeau, selon une étude publiée mercredi.
La plupart des espèces d'Emphidinae forment des essaims de reproduction dans lesquels des "dons nuptiaux", transportés par les mâles dans des cocons de soie, sont destinés aux femelles juste avant l'accouplement, explique Christophe Daugeron du Muséum national d'histoire naturelle.
Parfois, le mâle trompe la femelle en lui offrant un objet non comestible ou un cocon vide. La modification de forme de l'extrémité (tarse) d'une des pattes antérieures du mâle de la nouvelle espèce d'Empis Jaschhoforum pourrait faire croire à la femelle qu'il transporte un "don nuptial".
"On suppose que ça marche comme ça" chez cette espèce dont le comportement d'accouplement n'a pas encore pu être observé, a précisé à l'AFP le chercheur, qui établissait des comparaisons avec des comportements d'espèces voisines."Cette modification des pattes assez importante peut être vue de loin par les femelles", souligne-t-il.S ur 33 mâles, les chercheurs en ont identifié 14 avec le tarse d'une seule patte "considérablement modifié", 18 avec deux pattes identiques non modifiées, et un seul avec un renflement à l'extrémité de ses deux pattes antérieures.
Comment expliquer que le plus large "pied" supposé avantager les mâles au moment de l'accouplement soit aussi inégalement réparti ? Au fil de l'évolution, un tel avantage aurait dû finir par profiter à tous les mâles. La persistance de l'existence des mâles non modifiés s'expliquerait par "leur capacité de vol bien meilleure". A courte distance, les femelles préféreraient les mâles aux pattes non modifiées volant mieux, tandis que les "autres seraient repérés par les femelles à des distances plus importantes", selon M. Daugeron, principal auteur de l'étude publiée dans la revue Biology Letters. Quant à l'unique mâle aux deux pattes modifiées, il "est probablement très désavantagé" dans ses tentatives de reproduction, conclut le chercheur.
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