Abandonnés dans la nature, les résidus de pêche menacent la faune sauvage. Dans les Yvelines, deux Grèbes Huppés l’ont récemment payé de leur vie : malgré les efforts déployés pour les sauver, les oiseaux n’ont pas survécu. La Fondation 30 Millions d’Amis alerte sur le danger des déchets de pêche et en appelle à la responsabilité de chacun.

Alors qu’elle observe des oiseaux d’eau dans un étang des Yvelines, la photographe Agathe Laurent découvre un couple de Grèbes Huppés – espèce protégée – coincés dans un grand filet de pêche.

« Un Grèbe nageait sur place, le pauvre était immobilisé. J’ai alors compris qu’il était attaché à un filet, confie Agathe, contactée par 30millionsdamis.fr. J’ai donc alerté les pompiers qui, en l’absence de zone de mise à l’eau pour une embarcation, ont jugé l’intervention trop dangereuse ».

Une intervention périlleuse en pleine nuit, dans une eau à 10 degrés

Face à l’urgence de la situation, la photographe décide alors de contacter un responsable de la page Facebook « SOS Faune Sauvage Île-de-France ». Ce dernier n’a pas hésité à se rendre sur place avec deux autres bénévoles, en pleine nuit, pour secourir les oiseaux. Depuis un canoë, Arnaud, Anthony et Catherine ont finalement réussi, sans éclairage, à sortir de l’eau glacée le filet et d'autres détritus de pêche... au bout d'une heure et demie d'intervention .

Malheureusement, un Grèbe Huppé était déjà décédé, étranglé par les mailles, aux côtés d'un gros poisson mort. Le deuxième, dont la patte était complètement prisonnière, a pu être extirpé du piège et pris en charge au centre de soins de Faune Alfort (94). « Le fil de pêche a cisaillé sa patte qui s’est complétement nécrosée, déplore la photographe. Or, un oiseau d’eau a besoin de ses deux pattes pour pouvoir plonger et se nourrir ». Malgré le dévouement des soigneurs, le pauvre animal n'a pas pu être sauvé.

De nombreux animaux aquatiques victimes des déchets de pêche abandonnés dans la nature

Chaque année, de nombreux oiseaux aquatiques (mais aussi des poissons et des mammifères) sont victimes des déchets de pêche laissés à l’abandon, sans surveillance, dans l’eau ou sur les rivages. « Si le résidu ne reste pas coincé dans la bouche de l'animal, il peut être avalé et se planter dans l’œsophage, déplore la Ligue pour la Protection des Oiseaux. Il peut également ligoter les pattes ou les ailes ; les animaux ainsi épuisés se noient ou se pendent ! »