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Sauver des poules de l’abattoir en les faisant adopter

L’association récupère des poules destinées à l’abattoir, afin de les faire adopter par des particuliers. ©Champs Libres aux Poules

À l’âge de 18 mois, les poules pondeuses – devenues moins productives – sont envoyées à l’abattoir. L’association « Champs Libres aux Poules » propose de sauver des gallinacées en les faisant adopter par des particuliers. Sa fondatrice, Heidi Carneau, explique à 30millionsdamis.fr en quoi ces volatiles, intelligents et attachants, méritent d’être perçus comme des animaux de compagnie à part entière.

Changer le destin des poules pondeuses ! Fondée en septembre 2020, l’association Champs Libres aux Poules récupère des volailles « de réforme », destinées à l’abattoir, afin de les faire adopter par des particuliers. Avec le soutien de l’ONG « British Hen Welfare Trust » – qui mène depuis de nombreuses années des opérations similaires au Royaume-Uni, l’organisation gersoise a déjà pu sauver plus de 15.300 gallinacées en France à ce jour. « Nous travaillons en partenariat avec les éleveurs, explique Heidi Carneau, la fondatrice de l’association, jointe par 30millionsdamis.fr. La première étape, c’est de se mettre d’accord sur le nombre d’animaux à récupérer. »

Dans le contrat qu’ils signent avec leur acheteur (supermarché ou autre distributeur, NDLR), les éleveurs sont tenus de renouveler entièrement leur cheptel au bout de 18 mois, ce qui correspond à l’âge de la première mue des gallinacées, la repousse du plumage entraînant une baisse du nombre d’œufs pondus. Pour satisfaire à cette condition, les exploitants n’ont d’autre choix que de se débarrasser de leurs poules. Mais la plupart des éleveurs contactés par l’association acceptent de céder – souvent gratuitement – leurs animaux plutôt que de les voir partir à l’abattoir : « Ils sont ravis qu’au moins une partie de leur cheptel puisse continuer à vivre », confie la fondatrice.

Les adoptants signent une « charte éthique »

 

Les éleveurs sont ravis qu’au moins une partie de leur cheptel puisse continuer à vivre.
Heidi Carneau, Champs Libres aux Poules

Avant d’aller chercher les animaux à l’élevage, l’association répertorie le nombre d’adoptants pouvant les recueillir. Les bénévoles transportent ensuite les poules vers des points de rendez-vous, où les particuliers viennent les chercher. « En moyenne, chaque famille repart avec 4 ou 5 poules (l’animal ne supportant pas la solitude, NDLR) », précise la responsable. Les adoptants doivent signer une « charte éthique », s’engageant à offrir aux gallinacées des conditions de vie appropriées – un poulailler protégé des prédateurs, un espace extérieur suffisamment vaste, etc. – ainsi qu’à prodiguer des soins en cas de maladie, et bien sûr, à ne pas tuer les animaux. « Nous fonctionnons en don libre, mais nous encourageons les adoptants à donner environ 4 euros afin qu’il ne soit pas "moins cher" de prendre une poule auprès de notre association que de l’acheter dans la distribution », détaille la fondatrice.

L’association organise une opération d’adoption par mois en moyenne. Les bénévoles de « Champs Libres aux Poules » se tiennent à disposition des adoptants pour répondre à leurs interrogations, et un groupe Facebook a été créé afin de leur permettre d’échanger des conseils et des astuces.

 

Les poules ont chacune leur personnalité.
Heidi Carneau

L’association milite également pour que les poules soient perçues par la société comme des animaux de compagnie, au même titre que les chats, les chiens ou encore les NACs. « C’est quelque chose de peu connu, mais les poules ont chacune leur personnalité. Certaines sont aventureuses, d’autres plus réservées… Leurs interactions – entre elles et avec l’humain – varient selon l’individu », souligne H. Carneau. Les gallinacées nouent même parfois des relations d’amitié, à l’instar de celles qui, malades ou blessées, ne peuvent être adoptées et sont donc hébergées par les bénévoles. « Je gardais une poule qui n’arrivait pas à marcher, et une bénévole avait aussi une poule handicapée. A partir du moment où nous les avons mises ensemble, leur mobilité a commencé à s’améliorer, relate la jeune femme. Aujourd’hui, Angèle et Mathilda ne se séparent plus (photo ci-dessous, NDLR), il y a un lien fort qui s’est créé. »

Des animaux intelligents et attachants !

Tapant de leur bec à la fenêtre lorsqu’elles veulent se faire entendre, ou suivant leur adoptant(e) au moindre de ses pas, les gallinacées manifestent une remarquable intelligence. « Je récupère les restes de la cantine de mes enfants pour les poules. Chaque soir à 17 heures, sans faute, je les retrouve alignées devant le grillage à m’attendre ! », sourit H. Carneau. Si les poules sont relativement peu étudiées par les chercheurs, il est désormais avéré que ces animaux ont une certaine capacité à compter : « Si une poule a dix poussins et n’en voit que neuf, elle va se mettre à chercher le dernier, confirme la fondatrice. On observe aussi d’autres comportements étonnants : par exemple, des adoptants nous ont dit que leurs poules avaient l’air "déprimées" depuis le décès de l’une d’entre elles. »

Mais leur forme d’intelligence la plus spectaculaire réside peut-être dans leur exceptionnelle capacité d’adaptation : « Les poules élevées en cages ne connaissent rien de l’humain. Et pourtant, lorsque nous les faisons sortir, il suffit de quelques secondes pour qu’elles se mettent à picorer l’herbe, retrouvant leur instinct, s’émerveille la jeune femme. Elles viennent même manger dans nos mains ! Et au bout de deux ou trois jours, elles ont le même comportement que les autres. » Une résilience fascinante pour ces volatiles qui n’ont connu qu’un environnement fermé, sous une lumière artificielle – jusqu’à 20 heures d’éclairement par jour ! – et sélectionnés afin de maximiser les pontes.

Bannir les œufs de poules en cages, jusque dans les plats préparés

 

L’élevage en cage, c’est le Moyen-Âge !
H. Carneau

Si les consommateurs se détournent en majorité des œufs de poules élevées en cages, préférant acheter des boîtes d’œufs labellisées « plein air » ou « bio », « la plupart des œufs de poules en cages sont utilisés dans les produits préparés, tels que les plats tout-prêts ou les gâteaux », dénonce H. Carneau. Si la loi impose d’indiquer le type d’élevage à l’aide d’un code* apposé sur les boîtes et sur les coquilles, les « ovoproduits », eux, échappent à cette réglementation. « Il faut pousser les grandes surfaces à bannir les œufs de poules en cages dans leurs produits préparés (à l’instar de l’enseigne Monoprix qui a déjà franchi le pas, NDLR), affirme la jeune femme. L’élevage en cage, c’est le Moyen-Âge. Seuls les consommateurs – et la législation – permettront de faire changer les choses. »

Présente pour l’instant uniquement dans le Sud-Ouest de la France, Champs Libres aux Poules cherche désormais à élargir son périmètre d’action. « Si des personnes veulent nous rejoindre en tant que bénévoles, nous les accueillerons avec plaisir, sourit la fondatrice qui développe également des partenariats avec de nouveaux éleveurs. Et nous avons aussi besoin d’adoptants, pour sauver toujours plus de poules ! »

La prochaine opération d’envergure aura lieu le 18 décembre prochain, pour sauver plusieurs centaines de « retraitées » de la marque Poulehouse. L’entreprise – qui vend des œufs avec la promesse que les poules pondeuses ne sont pas abattues mais placées en refuge – a en effet été mise en redressement judiciaire en raison de la défection de son fournisseur historique, exploitant de la marque Cocorette (BFMTV, 27/10/2021). Pour adopter des gallinacées, un formulaire est à remplir sur le site de l’association.

*Le premier chiffre du code renseigne sur le type d’élevage : 0 = Agriculture biologique, 1 = plein air, 2 = au sol en bâtiment fermé, 3 = en cage

Commenter

  1. pouguy 08/12/2021 à 19:19:23

    je n'ai pas tout lu, mais je vois tous les jours ou presque dans le journal une annonce pour acheter une poule sortant d'un  établissement tel que celui-ci, je crois que c'est dans le 43. c'est une très bonne chose, car il est ridicule de se débarrasser des poules à 18 mois car après la  mue elle retourne pondre comme avant

  2. nous pour eux 08/12/2021 à 15:05:29

    Quelle magnifique idée ! SUPER.....

  3. catherinebambi 08/12/2021 à 14:19:21

    C'est magnifique.

    Quelle belle idée.

     

  4. Clairette2 08/12/2021 à 14:18:54

    C'est cool pour ces cocottes ! Et quelle bonne idée - Il est dommage que je ne puisse pas en prendre chez moi mon jardin n'est pas assez grand pour accueillir les poules

  5. lety77 08/12/2021 à 12:27:09

    EXCELLENTES IDEES, car les galinacés ne sont jamais considérés comme des animaux sensibles !

    C'est dommage, car ce sont d'adorables créatures, qui se domestiquent très bien, adorent les calins et sont amusantes dans leurs comportements.

    BRAVO POUR CETTE INITIATIVE !!

  6. AnneV 06/12/2021 à 18:19:47

    Je m'étonnais de ne plus voir d'oeufs de la marque Poulehouse dans ma boutique bio !!! J'espère qu'ils s'en sortiront ! Le concept est génial !!!! Bien sûr que les poules sont intelligentes ! Tout comme tous ces animaux que l'on traite comme des "produits" ! Les machines sans cervelle et sans âme ce sont ceux qui sont responsables et acteurs de ces horreurs.......