Les chiens continuent d'être utilisés dans certains laboratoires pour l'industrie du tabac. / ©AdobeStock
Des laboratoires continuent d’utiliser les animaux à des fins de recherches pour l’industrie du tabac. Pourtant, la nocivité du produit ne fait aucun doute et l’évaluation des nouvelles substances peut se faire grâce à des méthodes alternatives. La Fondation 30 Millions d’Amis dénonce le recours au modèle animal, aussi intolérable qu’inutile.
Fumée inhalée en continue, goudron de cigarette appliqué sur la peau, électrodes disposées sur l’appareil génital… Dans le monde, plus de 2 millions d’animaux - chiens, chats ou rongeurs - sont utilisés pour évaluer la toxicité des substances présentes dans le tabac. Une honte !
Les animaux sont obligés de respirer la fumée de cigarettes six heures consécutives, chaque jour.
PeTA Royaume-Uni
En pratique, « lors d’un test d'inhalation, les animaux sont obligés de respirer la fumée de cigarettes pendant six heures consécutives, chaque jour, pendant des mois, voire des années », fustige PeTA Royaume-Uni. Dans d'autres tests, le goudron de cigarette est appliqué directement sur la peau nue de souris et de rats pour provoquer la croissance de tumeurs cutanées ».
Outre ces atrocités inacceptables, la validité scientifique de l’expérimentation animale est – elle aussi – contestable. Les différences anatomiques et physiologiques entre les humains et les animaux limitent considérablement la prédictivité du modèle animal, d’autant plus que les animaux de laboratoire ne sont pas exposés à la fumée de cigarette de la même manière et sur la même durée que les fumeurs eux-mêmes. « Les expériences sur les animaux ont masqué pendant des années le lien entre le tabac et le cancer du poumon chez l'homme, car les données recueillies ne montraient pas cette corrélation », assène PeTA Royaume-Uni. Si le lien entre tabagisme et le cancer des poumons chez l'homme fut établi en 1950, l'industrie du tabac essaye toujours de nier ce lien pour justifier les tests », déplore André Menache, vétérinaire et conseiller scientifique d’Antidote Europe.
Sur le plan juridique, la compatibilité de l’expérimentation animale pour le tabac avec la directive européenne 2010/63/UE sur la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques est sujette à caution. Ce texte régit les soins et l’utilisation d’animaux vivants à des fins scientifiques selon des principes de remplacement, de réduction et de raffinement, avec l’obligation de recourir, en priorité, à des méthodes alternatives. Or, la fiabilité des méthodes sans animaux n’est plus à démontrer. Ainsi, « des dispositifs d'exposition par inhalation in vitro peuvent être utilisés pour étudier les effets de substances sur les tissus pulmonaires », explique PeTA Royaume-Uni. Des modèles en 3D, à partir de cellules humaines peuvent également être utilisés, en lieu et place du modèle animal, pour comprendre les effets de l’exposition de la peau ou des poumons au tabac ». Mais « La directive 2010/63/UE est un chèque en blanc pour quasiment toute expérimentation animale, y compris pour le tabac », regrette le Dr Menache.
Selon le US National Cancer Institute, « il est essentiel que la Commission européenne interdise immédiatement toute expérience sur des animaux, destinée à tester des produits du tabac et leurs ingrédients ». La prochaine révision de la directive du 22 septembre 2010 pourrait justement être l’occasion d’interdire définitivement les tests sur animaux pour le tabac. Mais ce scénario est peu probable selon Antidote Europe : « Il semble que la prochaine révision sera quasiment un copié-collé de la directive en vigueur. »
Certains pays de l’Union européenne, tels que la Belgique, l’Estonie, l’Allemagne, la Slovaquie et le Royaume-Uni, ont interdit les tests sur animaux pour le tabac. La Fondation 30 Millions d’Amis appelle la Commission européenne à prendre ses responsabilités pour interdire formellement ces expériences cruelles, inutiles et pour lesquelles des méthodes substitutives efficientes existent. Dans l’attente d’une réforme, c’est à l’industrie du tabac qu’il incombe de bannir ce type d’expérimentation, comme l’ont déjà fait certains fabricants comme Imperial Tobacco (Peter Stuyvesant, Gauloises, Gitanes, Royale, Fortuna, News, Davidoff...).
Emilia324 22/12/2019 à 00:29:17
Anaïs & Oggy 13/10/2019 à 12:15:55
PecheMelba09 14/09/2019 à 07:27:26
Mimine31 11/09/2019 à 20:02:03
voilà une expérience qui ne sert à rien. Est-il encore besoin de démontrer les dégâts du tabac. La c'est vraiment faire souffrir pour faire souffrir. Est-ce que les pouvoirs publics vont un jour se décider à faire cesser ce genre d'absurdité. C'est insupportable.
AnneV 11/09/2019 à 19:38:20
Interdits dans certains pays d'Europe ? Qu'attend notre "cher" président pour en faire autant ? Ah ! J'oubliais ! Les animaux pour lui : "C'est quoi ?!!!" On est mal barré avec ce pantin des lobbies !
Karine B 11/09/2019 à 17:57:24
Mais on n'en finira jamais, c'est pas possible. J'en ai ras le bol de voir toute cette cruauté, barbarie de toute forme. C'est la dégradation de l'être humain à la vitesse super grand V. Je ne sais pas s'il existe, dans ce bas monde, quelqu'un qui a quelque chose dans la culotte pour stopper toute cette horreur faite aux animaux.C'est dingue, vive le 21è siècle !!!!!!
Chopinou 11/09/2019 à 12:58:05
Les médias ont montré les dégâts du tabac sur les humains pour les inciter à arrêter de fumer ! Aujourd'hui, on nous montre l'animal enfumé pour des tests ! Quand verra t-on l'arrêt total des expérimentations sur les animaux ?
nala 1248 11/09/2019 à 09:34:55
celianeanimaux 10/09/2019 à 20:13:06
guilaine 80 10/09/2019 à 18:06:40