"Nous avons lamentablement échoué" à sauver le tigre, pourtant listé comme espèce en danger depuis 35 ans, a estimé lundi à Doha le responsable de la lutte contre la fraude à la CITES, la Convention sur le commerce des espèces sauvages menacées d'extinction, John Sellar
DOHA, 15 mars 2010 (AFP) - "Nous avons lamentablement échoué" à sauver le tigre, pourtant listé comme espèce en danger depuis 35 ans, a estimé lundi à Doha le responsable de la lutte contre la fraude à la CITES, la Convention sur le commerce des espèces sauvages menacées d'extinction, John Sellar."Dans le monde entier, il reste probablement moins de 3.200 tigres. Je suis policier, mais pas besoin d'être mathématicien pour se rendre compte que quelque chose ne va pas. Nous avons misérablement échoué sur le tigre", a déclaré M. Sellar, visiblement ému, lors d'un point de presse en marge de la conférence de la CITES réunie au Qatar jusqu'au 25 mars. Selon M. Sellar, ancien policier écossais qui oeuvre désormais contre le trafic d'espèces pour la CITES, la principale menace qui pèse sur le tigre est "la perte de son habitat", et des proies qui y vivaient et dont il se nourrissait. "Mais le trafic de tigres continue jour après jour: chaque jour, un tigre est tué", a-t-il insisté. "Ces animaux sont braconnés parce que les gens veulent leur peau pour décorer leur maison ou s'en faire des vêtements et aussi parce qu'ils sont utilisés en médecine traditionnelle", a-t-il expliqué.
"Chaque partie du tigre peut être utilisée et il existe un véritable marché sous-terrain: les gens sont prêts à payer pour tout article authentique et il y a toujours des praticiens qui achètent des os ou de la viande de tigre pour approvisionner leurs clients spécialisés", a-t-il encore dit. M. Sellar a espéré, pendant la tenue de la conférence, attirer l'attention des Etats parties à la CITES "à faire davantage" pour protéger le tigre. "Parce que si nous ne le faisons pas, les jours du tigre sont comptés. C'est une mathématique terrible: aujourd'hui il y a davantage de tigres en captivité qu'en liberté".
Les fermes d'élevage, dans le sud de la Chine, comptent actuellement environ 6.000 tigres qui sont principalement destinés à la fabrication de remèdes comme le "vin d'os de tigres", un alcool de riz dans lequel baigne un tigre dépecé entier.
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