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Etude

Koalas : « caca » et ADN à leur secours

En Australie, dans une région victime d'une terrible famine, 70 % des koalas sont morts de faim ! ©Holgi /Pixabay

De la plus insolite à la plus pointue... des chercheurs ont développé des techniques pour sauver les koalas affamés ou pour leur dépister une grave infection. 30millionsdamis.fr explore les avancées scientifiques les plus récentes qui devraient permettre de mieux protéger ce marsupial menacé.

C’est l’emblème de l’Australie. Mais il va mal. Les koalas, victimes de l’urbanisation, voient leur habitat naturel se réduire et se concentrent dans des zones de nature encore préservées. Cap Otway, dans l’Etat de Victoria, est encore l’un de ces havres de paix. Malheureusement, les marsupiaux s’y sont tellement multipliés qu’ils ont fini par épuiser leur unique ressource alimentaire, le gommier blanc. Boudant les autres variétés d’eucalyptus présentes, les animaux ont commencé à souffrir d’une terrible famine. Après un pic de densité en 2013, leur population a brutalement chuté : 70 % d’entre eux sont morts de faim.

Agir sur la flore intestinale des koalas

Alertés par l’ampleur du phénomène, des chercheurs de l'Université du Queensland ont eu l’idée d’élaborer un traitement à partir… de matières fécales ! « Nous nous sommes demandés si les microbes présents dans les intestins des koalas – leur microbiote – limitaient les espèces [de plantes] qu'ils pouvaient manger, et si nous pouvions leur permettre de diversifier leur régime alimentaire », explique Michaela Blyton, qui a coordonné l’étude. Son équipe a récupéré les selles de marsupiaux habitués à consommer des feuilles de "massmate", une autre espèce d’eucalyptus de la région. Leurs excréments ont ensuite été administrés – sous forme de gélules – aux koalas affamés.

Paru dans la revue Animal Microbiome (20/08/2019), le résultat de cette expérience est prometteur. Les koalas traités ont vu leur flore intestinale s’enrichir grâce au microbes inoculés, leur permettant de digérer les feuilles de cette variété d’eucalyptus qu’ils n’avaient pas l’habitude d’ingérer. Dès lors, un choix plus large de nourriture s’offre à eux, donnant la possibilité aux animaux de s’alimenter à nouveau dans les zones où le gommier blanc vient à manquer. « A l'avenir, ce traitement pourrait être utilisé pour adapter le microbiote des koalas avant de les déplacer vers des habitats plus sûrs ou plus répandus », se réjouit Michaela Blyton. La "transplantation fécale" ou "greffe fécale" est déjà utilisée pour soigner des patients humains victimes d’infections résistantes aux antibiotiques.

Un test rapide et efficace contre la chlamydiae

Les scientifiques aident également les koalas à faire face à une infection très répandue dont ils sont victimes. Causée par la bactérie Chlamydia, la chlamydiae (ou chlamydiose) affecte jusqu'à 90 % des koalas dans certaines régions d'Australie. Provoquant cécité, graves atteintes des voies urinaires et stérilité, la maladie est fatale en l’absence de traitement. Pour lutter contre ce fléau, une autre équipe de l’Université du Queensland a mis au point un tout nouveau test ADN pour dépister l’infection en un temps record – seulement 30 minutes contre plusieurs jours auparavant – et à moindre coût.

Testé dans un hôpital dédié à la faune sauvage, ce dispositif permet de gagner un temps précieux pour commencer à traiter l’animal, et ainsi favoriser sa guérison. Un gain quantitatif, mais également qualitatif : « Ce test est non seulement rapide, mais il nous donne aussi une mesure du degré d'infection du koala afin que nous puissions décider du traitement approprié, a confirmé Michael Pyne, directeur de l’hôpital. Cela nous permet aussi de les tester avant d’être relâchés dans la nature pour nous assurer qu'ils ne sont plus infectés ».

Classé "Vulnérable" sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature, le koala pourrait également souffrir des changements climatiques à l’avenir, les sécheresses plus intenses venant aggraver les conséquences des autres menaces qui pèsent déjà sur le marsupial.

Les scientifiques se mobilisent pour sauver les koalas. ©Fondation 30 Millions d'Amis