Paris, 31 juil 2017 (AFP) - Le Conseil d'Etat, saisi par trois parcs marins dont le Marineland d'Antibes, se prononcera mardi sur une éventuelle suspension d'un arrêté interministériel interdisant notamment la reproduction des dauphins et des orques en captivité.
Au-delà de cette décision, le Conseil se prononcera "
après l'été" sur le fond des requêtes en
annulation déposées par le Marinel
and et, conjointement, par le parc Astérix et le parc Pl
anète sauvage de Port-Saint-Père (Loire-Atl
antique), a précisé la juge des référés Emm
anuelle Prada Bordenave au cours d'une audience lundi.
En vertu d'un arrêté paru le 6 mai au Journal officiel,
imposant des règles plus strictes aux delphinariums, "
la reproduction des orques et des dauphins actuellement détenus en France est désormais interdite". Le texte, notamment signé par l'ex-ministre de l'Environnement Ségolène Royal, interdit aussi l'utilisation du chlore d
ans le traitement de l'eau.
"
Ce qu'on nous propose aujourd'hui est, ni plus ni moins, sans le dire, la fermeture du parc Marineland", a affirmé Me Emm
anuel Piwnica qui défend l'établissement d'
Antibes. L'interdiction de la reproduction, qui suppose soit des méthodes contraceptives, soit une interdiction des relations sexuelles, constitue "
un sérieux problème de traitement cruel à animaux", a-t-il fait valoir. "
Les dauphins sont sociables, les priver de sociabilité risque de les rendre extrêmement malheureux". Il a exclu toute séparation des mâles et femelles, mais aussi la contraception perpétuelle ou la chirurgie.
Interdiction du chlore dans six mois
Concern
ant le chlore, Me Piwnica a jugé son interdiction injustifiée d'un point de vue s
anitaire et affirmé qu'"
il n'y a pas de solution alternative aujourd'hui". L'avocat a par ailleurs contesté la compétence du ministre de l'Environnement à "
prononcer une interdiction générale et absolue de toute forme de reproduction" et dénoncé "
le caractère totalement excessif et contradictoire des termes" de l'arrêté.
Des représent
ants d'associations de défense des
animaux, dont Sea Shephard, One Voice ou Réseau-Cétacés, ont rappelé à l'audience que "
depuis deux ans, dix cétacés sont décédés dans des parcs marins français", dont un delphineau tout récemment au Parc Astérix. Les dauphins ne pourront plus se reproduire mais "
pourront toujours s'adonner aux joies de la sexualité", ont-ils fait valoir. Selon eux, par ailleurs, des solutions alternatives au chlore existent.
Les représent
ants du ministère de la Tr
ansition écologique ont pour leur part évoqué la possibilité de dérogations, notamment à l'interdiction d'éch
anges d'
animaux avec d'autres établissements. Selon l'arrêté, "
pour assurer la protection des espèces, améliorer le bien-être et supprimer la souffrance animale, la détention en captivité de spécimens de cétacés est interdite", à l'exception des orques et des gr
ands dauphins "
régulièrement détenus à la date d'entrée en vigueur" de l'arrêté "
au sein d'établissements dûment autorisés". Cela signifie la fin des programmes d'éch
anges ou d'importation de ces
animaux. Les représent
ants du ministère ont précisé que l'interdiction du chlore entrerait en vigueur d
ans six mois, un délai jugé trop court par les delphinariums.
Les établissements ont six mois pour se conformer à l'arrêté, sauf pour les travaux de mise en conformité des bassins, qui devront être réalisés d
ans un délai de trois
ans. Les critiques se sont multipliées ces dernières
années contre l'exploitation d'orques et de dauphins d
ans les parcs aquatiques, comme le Marinel
and d'
Antibes, le plus gr
and parc d'attractions marin d'Europe.
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