Alès, 24 mars 2017 (AFP) - Un an de prison avec sursis a été requis vendredi au tribunal correctionnel d'Alès contre le principal prévenu d'un procès inédit sur la maltraitance animale à l'abattoir du Vigan (Gard).
Le procureur a évoqué une "
peine d'avertissement suffisamment sévère pour éviter toute réitération" en requérant contre Marc Soulier, 24 ans, "responsable de la protection animale" dans cet abattoir. Nicolas Hennebelle a également demandé contre M. Soulier, jugé pour des "actes de cruauté" et des "mauvais traitements" sur des animaux, une "
interdiction d'exercer une activité professionnelle dans un abattoir pendant cinq ans", une interdiction "
de détenir des animaux de rente", c'est-à-dire à dévolus à la production, et 3.400 euros d'amende. Le procureur a estimé que Marc Soulier avait "
la responsabilité la plus lourde", citant notamment des coups d'électronarcose portés sur le museau de brebis "
de façon totalement gratuite, pour provoquer la souffrance, les rires accréditant le côté sadique".
Des peines de 150 et 600 euros d'amende ont également été requises contre les deux autres employés de l'abattoir, respectivement Gilles Esteve et Nicolas Garnier, poursuivis pour des mauvais traitements, et 6.000 euros d'amende contre la communauté de communes du pays viganais, qui gérait l'établissement.
Le ministère public "
n'ignore pas" la "
pénibilité insuffisamment reconnue" du travail en abattoir, a assuré Nicolas Hennebelle. "
Qui ici accepterait de travailler ne serait-ce qu'une journée dans un abattoir ? (...) La difficulté de ce métier, la fatigue, le stress qu'il engendre peuvent expliquer en partie les comportements que nous avons vus hier, ils ne les excusent pas", a-t-il toutefois estimé.
Si l'association L214, qui a publié en février 2016
les vidéos tournées en caméra cachée dans l'abattoir, entend "
porter un débat plus global sur la consommation de la viande animale par l'Homme, ce débat concerne la société mais il ne nous concerne pas aujourd'hui", a relevé le procureur.
M. Hennebelle a par ailleurs dénoncé des "
actes d'intimidation, menaces, parfois des menaces de mort qui sont parfaitement inacceptables" contre des personnels de l'abattoir depuis le scandale, insistant sur le fait que ces faits seraient poursuivis.
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