Abidjan, 22 fév 2017 (AFP) - La Côte d'Ivoire, qui abrite la plus importante population de chimpanzés en Afrique de l'Ouest, va accueillir en juillet prochain un congrès international pour tenter de sauver ces grands singes menacés de disparition, ont annoncé mercredi à Abidjan les organisateurs.
Quelque 200 spécialistes mondiaux des primates doivent se réunir du 24 au 27 juillet à Abidj
an, pour dénoncer "
l'extinction amorcée" de ces primates en Afrique et "
partager les expériences pour leur conservation à travers toute l'Afrique", a indiqué à l'AFP le Dr Inza Koné, directeur au Centre suisse de recherches scientifiques en Côte d'Ivoire (CSRS).
Cette première rencontre de spécialistes internationaux de ces primates org
anisée en Afrique vise aussi à "
célébrer 30 ans de recherches sur nos cousins les chimpanzés, dont nous partageons 80 % des gènes", a poursuivi M. Koné. La population de chimp
anzés en Côte d'Ivoire a chuté de plus de 90 % en moins 20
ans, en raison de l'import
ante réduction du couvert forestier à cause de l'urb
anisation et de la culture du cacao, dont la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial.
La WCF, une org
anisation créée en 2000 pour protéger les dernières populations de primates viv
ant d
ans la forêt tropicale, a recensé moins de 2.000 chimp
anzés actuellement en Côte d'Ivoire, contre 12.000 en 2002. Ces chimp
anzés sont également victimes de braconnage. En 2016, les Ivoiriens ont consommé 120.000 tonnes de "
viandes de brousses" (gibiers) alors que la chasse au gibier est interdite d
ans ce pays, selon les chiffres du CSRS. "
Le chimpanzé est l'animal le plus proche de l'homme, il vit dans un territoire très large (25 km2) et peut parcourir 15 kilomètres", a souligné mercredi le professeur Bassirou Bonfoh, chercheur et directeur général du CSRS. "
Tout le long de son parcours, il mange, laisse des déchets et des graines qui poussent pour reverdir l'espace", a-t-il ajouté, soulign
ant la "
valeur écologique" de ce gr
and singe.
En Côte d'Ivoire, la forêt jadis immense se réduit désormais à peau de chagrin : sa surface a été divisée par huit en un demi-siècle, pass
ant de 16,5 millions d'hectares au moment de l'indépend
ance en 1960 à deux millions d'hectares aujourd'hui, selon les chiffres officiels. Elle occupe désormais moins de 13 % du territoire national contre 78 % auparav
ant. Or, la disparition des forêts entraîne des dérèglements climatiques en provoqu
ant une baisse des précipitations, pourt
ant essentielles à la bonne culture du cacao.
En 2009, le Liberia et la Côte d'Ivoire avaient
annoncé la mise en place d'un corridor tr
ansfrontalier entre les deux gr
ands blocs de forêt des parcs nationaux de Sapo (est du Liberia) et de Taï (ouest ivoirien et patrimoine mondial de l'Unesco), où vivent des populations import
antes de chimp
anzés. Les blocs de forêts tropicales répartis le long de la frontière ont souffert notamment d'
années de guerre civile au Liberia.
Commenter
Vous souhaitez déposer un commentaire dans cette liste de discussion ? Pour ce faire, il faut vous créer un compte. La création de compte est GRATUITE : Créez votre compte ou bien identifiez vous.
0 commentaires