La mort d'un hippopotame de l'ancien narcotrafiquant Pablo Escobar, décédé en 1993, a provoqué une polémique en Colombie, plusieurs associations reprochant au gouvernement d'avoir recruté des chasseurs pour le tuer.

BOGOTA, 11 juil 2009 (AFP) - La mort d'un hippopotame de l'ancien narcotrafiquant Pablo Escobar, décédé en 1993, a provoqué une polémique en Colombie, plusieurs associations reprochant au gouvernement d'avoir recruté des chasseurs pour le tuer. "Pepe", comme on le surnommait, avait fui il y a deux ans la Hacienda Napoles, zoo extravagant créé à la fin des années 70 par le trafiquant de drogue avec toute une animalerie ramenée d'Afrique. Cet hippopotame, bientôt rejoint par une femelle transportée des Etats-Unis, avait été le premier à fouler le sol colombien. Il a été retrouvé mort le 16 juin à Puerto Berrio, dans l'ouest du pays, mais la polémique n'a éclaté que récemment avec la publication des photos de sa dépouille, portant trois impacts d'armes à feu. Pepe avait entraîné dans sa fuite une femelle avec qui il a eu un petit et le 9 juin dernier, le ministère de l'Environnement a donné son aval au sacrifice des trois bêtes, au prétexte qu'ils tuaient d'autres animaux, détruisaient des cultures et pouvaient transmettre des maladies. "Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne blessent une personne", a assuré le ministre de l'Environnement Carlos Costa. Selon lui, les chasseurs n'ont été recrutés qu'une fois épuisés tous les efforts pour capturer sans dommage les trois hippopotames. Mais l'opération a provoqué la colère de son prédécesseur Juan Lozano, qui a évoqué "un précédent fatal", et de Marcela Ramirez, directrice de l'organisation non gouvernementale, Protection animale. "Rien ne justifie d'éliminer des animaux. Il y a beaucoup de normes de protection animale en Colombie, mais bien peu sont appliquées", a-t-elle regretté. La compagne de Pepe et son petit, eux, courent toujours.