Jean-Christophe Bailly
Résumé du livre
Les huit textes qui composent ce livre sont tous consacrés aux animaux. La surprise et le joie qu'ils existent, les craintes envers une disparition qui semble hélas programmée pour beaucoup d'entre eux, ces motifs s'entremêlent à ceux du regard et du silence.
Le parti pris des animaux, dont le titre, clairement « cite »
Le parti pris des choses de Francis Ponge, suit un seul et unique fil conducteur, celui de la singularité animale et de la façon dont elle s’adresse à nous : par des signes et des comportements qui écrivent sous nos yeux la respiration multiple et infinie des existences. Qu’il s’agisse de réfléchir sur la forme animale ou sur le vivant tout entier, le livre, philosophique sans doute, reste toujours au
contact d’une dimension concrète et sensible. Une attention spéciale est portée au fait que les animaux n’ont pas de langage.
Régulièrement décrite comme une infériorité marquant, à l’inverse, l’incontestable suprématie de l’homme, cette absence est ici envisagée comme une forme d’expérience et comme une relation au sens dont l’homme, justement, le beau parleur, aurait beaucoup à apprendre. « Les animaux sont des maîtres silencieux » dit l’un des chapitres du livre. Chaque animal est envisagé comme une piste, une ligne que la pensée peut suivre. Mais dans un monde en proie à une course effrénée à la croissance malmenant les espèces avec cynisme et violence, il est naturel qu’un plaidoyer pour les animaux, et pour l’attention qu’on devrait leur porter, prenne une signification politique. Loin d’être comme une ombre portée, cette dimension traverse tout le livre.