Les baleines portent secours à des animaux d'autres espèces, fertilisent les océans... mais restent chassées par 3 pays dans le monde. ©skeeze /Pixabay
Altruisme envers d’autres espèces animales, rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique… A l’occasion de la journée internationale de la baleine ce 19 février, 30millionsdamis.fr a compilé 3 faits surprenants au sujet de ces imposants mammifères marins.
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Note : 0« Et si les baleines étaient les super héroïnes des océans ? ». Dans Complicités animales, 70 histoires vraies (éd. du Cherche-midi, 2019), la romancière Anny Duperey et le journaliste Jean-Philippe Noël relatent l’histoire de Nan Hauser, une biologiste spécialiste des cétacés, persuadée qu’une baleine à bosse l’a sauvée en la soulevant de l’eau alors qu’un requin-tigre rôdait à proximité. Cette histoire avait ému la toile en 2017, soulevant de nombreuses interrogations : la géante sous-marine avait-elle sciemment cherché à protéger la plongeuse, ou son comportement signifiait-il autre chose ? Si la question reste en suspens, d’autres scènes étonnantes avaient déjà pu être observées auparavant.
En janvier 2009, le chercheur américain Robert Pitman participe à la réalisation d’un documentaire animalier pour la BBC. A deux reprises, il observe des baleines à bosse faisant fuir des orques alors que celles-ci tentent d’attraper des phoques. L’une des « sauveteuses en mer » porte même un phocidé sur son ventre en le soulevant hors de l’eau, hors d’atteinte des prédateurs. Le scientifique s’intéressera par la suite aux cas similaires : « Entre 1951 et 2012, il ne comptabilise pas moins de 115 altercations entre des orques et des baleines à bosse. Dans 87 % des cas les baleines n’interviennent pas pour sauver l’une des leurs mais plutôt des lions de mer, des phoques, d’autres espèces de baleines et même des poissons-lunes », relatent A. Duperey et J.-P. Noël. Le motif de ces comportements « altruistes » reste un mystère…
Deux baleines à bosse s'interposent entre un orque et un baleineau gris. ©BBC
Un lien entre les baleines, animaux aquatiques, et la captation de CO2 dans l’atmosphère ? Cela peut paraître étonnant, mais c’est pourtant bien une réalité… qui peut même être chiffrée. Le site web alternativi.fr cite une étude du Fonds monétaire international (FMI) en partenariat avec l’ONG Great whale conservancy, visant à calculer l’impact positif des baleines sur l’environnement. Avec leurs excréments, les baleines fertilisent les océans en azote et en fer, des nutriments qui permettent aux phytoplanctons de se développer. Or, ces végétaux aquatiques absorbent le dioxyde de carbone et produisent la moitié de l’oxygène de notre planète !
Au total, le phytoplancton absorbe environ 37 milliards de tonnes de CO2, ce qui correspond à la quantité capturée par 1700 milliards d’arbres… soit l’équivalent de 4 forêts amazoniennes ! Les géantes des mers contribuent donc, indirectement, à la lutte contre le réchauffement climatique. Le FMI évalue les services rendus par l’ensemble des baleines dans le monde à 900 milliards d’euros. Une approche certes purement comptable et « utilitariste », qui ne prend pas en compte la valeur – inestimable – de l’existence même de ces géantes…
Dans le monde, seuls trois pays pratiquent encore la chasse à la baleine : l’Islande, le Japon et la Norvège. Toutefois, cette pratique pourrait bien disparaître. En cause : le coût de la chasse à la baleine, trop élevé pour être rentable ; la baisse de la demande japonaise en viande de baleine ces dernières années ; et enfin, la popularité croissante des activités touristiques basées sur l’observation des cétacés.
De façon globale, les mesures de protection des mammifères marins ont porté leurs fruits. Ainsi, les baleines à bosse sont, depuis 2008, considérées comme « Préoccupation mineure » (risque d’extinction faible) par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Toutefois, d’autres espèces suscitent toujours l’inquiétude des chercheurs : la baleine bleue et le rorqual boréal, classés comme « En danger », ainsi que le rorqual commun, « Vulnérable ». Pour l’avenir de celles-ci, les collisions avec des bateaux, l’emmêlement dans des engins de pêche, la détérioration des habitats, le déclin des espèces proies et les perturbations sonores sont autant de menaces contre lesquelles nous pouvons – et devons ! – continuer à agir.