À leur arrivée à Saint-Martin-la-Plaine (42) au siège de l’association, les lionceaux ont été auscultés en urgence par un vétérinaire. Si des examens plus poussés sont prévus dans les prochains jours, la première consultation a révélé un « bon état de santé ». « Les animaux semblent avoir eu une alimentation correcte jusqu’ici, précise la Fondation 30 Millions d’Amis. On voit cependant qu’ils sont très imprégnés, car ils vont spontanément vers l’Homme. » Rassurés par le contact permanent entre eux, la femelle et le mâle – rebaptisés respectivement Ysis et Yoda par les membres de la communauté 30 Millions d’Amis sur les réseaux sociaux – se sont très rapidement acclimatés à leur nouvel environnement, où ils resteront en observation le temps d’être replacés dans un sanctuaire partenaire de la Fondation 30 Millions d’Amis.

« Il faut éviter ce "surplus" de lionceaux qui fait l’objet des pires trafics »

Dans le cadre de l’enquête pour élucider l’origine des lionceaux, les gendarmes devront recueillir des échantillons de poils et de salive afin de réaliser un test ADN. Si l’investigation n’en est qu’à ses débuts, les futures analyses devraient permettre de déterminer leur provenance. « Force est de constater que les seuls endroits où deux lions adultes peuvent faire des petits, ce sont dans les zoos et les cirques, observe Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. Il faudrait dès aujourd’hui interdire la reproduction des animaux sauvages dans les cirques, et mieux encadrer les naissances dans les parcs zoologiques, afin d’éviter ce "surplus" de bébés qui fait selon toute vraisemblance l’objet des pires trafics. »

Revendus clandestinement par des établissements peu scrupuleux, les petits fauves devenus grands deviennent en effet ingérables, et finissent abandonnés… à leur tour remplacés par de nouveaux bébés ! Un cercle vicieux, sauf à agir sur le problème à sa source. « La Fondation 30 Millions d’Amis, qui a déjà sauvé plusieurs lionceaux abandonnés, ne pourra pas secourir tous ces animaux si les pouvoirs publics ne prennent pas des mesures urgentes », insiste Reha Hutin qui a déjà fait part de cette situation critique à Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, en charge des animaux sauvages. La Fondation 30 Millions d’Amis attend désormais une véritable volonté politique et des mesures fortes pour enrayer ce phénomène.