Un ballet poétique improvisé entre une nageuse et des orques, en Nouvelle-Zélande. © Dylan Brayshaw
C’est une scène exceptionnelle qui a été filmée au large de la Nouvelle-Zélande : une jeune femme en train de nager fortuitement en compagnie de trois paisibles orques. A l’heure où en France les associations de protection animale – dont la Fondation 30 Millions d’Amis – se battent pour faire interdire la captivité des mammifères marins pour le divertissement, retour sur ce moment poétique de partage entre l’Homme et l’animal sauvage, en pleine nature.
Rédaction
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Note : 0Un touriste australien a filmé cette incroyable scène avec son drone. © Youtube / Dylan Brayshaw
« Il y avait une forme en dessous de moi, une forme énorme. J’ai cru que c’était des dauphins, j’étais super contente... Et puis j’ai vu la grosse marque blanche sur son dos », a raconté Judie Johnson à la chaîne de télévision néo-zélandaise TWNZ 1. La jeune femme nageait tranquillement le long de la côte de Coromandel (Hahei, Nouvelle-Zélande) lorsque trois orques se sont approchées. « Je me suis dit qu’elles mangeaient les phoques, et que je portais une combinaison noire », a expliqué la nageuse, d’abord inquiète de la proximité des prédateurs.
Une fois sa crainte passée, la jeune femme a tenu à profiter de la présence pacifique des cétacés et est restée dans l’eau. Depuis la berge, un touriste australien témoin de la scène, a filmé cet instant rare avec son drone, en veillant à maintenir son appareil à haute altitude pour ne pas effrayer les animaux. Un adulte et deux petits ont joué autour de la jeune nageuse. Elle se souvient avec émotion d’avoir croisé leurs regards : « Ils étaient aussi curieux de moi que moi d’eux. C’est le genre d’expérience qui change votre vie. »
Tout comme les nombreuses espèces de dauphins, les orques (ou épaulards) appartiennent au groupe des delphinidés. Il en existe plusieurs populations dans le monde, qui se distinguent par leur répartition et par leur régime alimentaire. Si toutes sont carnivores, certaines se nourrissent essentiellement de poisson, alors que d’autres chassent des pinnipèdes (phoques, otaries, morses…), des oiseaux (manchots) ou des cousins cétacés.
Leurs techniques de chasse sophistiquées se transmettent de génération en génération : provoquer des vagues pour faire chuter leurs proies dans l’eau, s’échouer volontairement sur les plages pour les attraper... Chaque petit doit s’exercer afin de maîtriser la technique enseignée par les adultes. Les orques tissent des liens forts au sein de leurs groupes sociaux, grâce à un répertoire vocal très riche composé de vocalises, de clics et de sifflements.
L’Homme ne fait en aucun cas partie des proies habituelles de ces cétacés. Les rares cas documentés d’attaques d’humains par des orques concernent des animaux captifs. Avant sa mort en janvier 2017 au parc SeaWorld d’Orlando, un mâle nommé Tilikum avait causé la mort de trois personnes.
Les orques sont en effet très prisés des parcs aquatiques pour leur popularité auprès du public. En France, le Marineland d’Antibes en détient toujours. Pourtant, d’après une étude pour l’association C’est Assez ! et les fondations 30 Millions d’Amis et Brigitte Bardot réalisée par l’Ifop (nov. 2018), une très large majorité de nos concitoyens - 7 Français sur 10 – s’opposent à la captivité des cétacés dans les parcs aquatiques. De nombreuses ONG, dont la Fondation 30 Millions d’Amis, ont été reçues par François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire ; elles ont fait de l’interdiction de la reproduction des cétacés dans les delphinariums, un point non négociable.