Cet été, l’orque Tahlequah portait le corps inerte de son nouveau-né, pendant 17 jours avant de finalement lâcher prise / ©Center for Whale Research
Les images d’une orque portant pendant 17 jours le corps sans vie de son nouveau-né ont suscité une telle émotion à l’été 2018 que des Youtubeurs français ont décidé de s’investir pour alerter sur le déclin des cétacés. 30millionsdamis.fr s’est entretenu avec l’influente blogueuse Little Gypsy, à l’origine du mouvement #WeAreTheOrca.
Rédaction
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Note : 0L’image a ému le monde entier. L’orque Tahlequah portant hors de la surface le corps inerte de son nouveau-né, pendant 17 jours avant de finalement lâcher prise. Dans son inconsolable malheur, le cétacé aura permis de mettre la lumière sur la situation extrêmement précaire des orques.
La blogueuse française Little Gypsy est à l'origine du mouvement #WeAreTheOrca / © Little Gypsy Youtube
C’est cette triste réalité qui a amené la Française Morgane Trussardi, alias Little Gypsy, à s’engager pour la survie de l’espèce. Cette célèbre blogueuse voyages, passionnée d’animaux, et notamment par les orques, a décidé de lancer le mouvement #WeAreTheOrca. Accompagnée d’autres Youtubeurs comme Léa Camilleri, Bruno Maltor ou encore les Suisses FabWildPix et Le Grand JD, la jeune azuréenne s’évertue à lancer vidéos, pétitions et collectes pour venir en aide à la communauté des orques résidentes du Sud [la plus petites des quatre communautés dans le Nord-Ouest du Pacifique, NDLR].
« C’est un combat qui me tient particulièrement à cœur, confie Little Gypsy à 30millionsdamis.fr. J’ai toujours rêvé de voir des orques quand j’étais gamine. Aujourd’hui, je veux contribuer à les sauver. Trois ans plus tôt, je suis partie pour les îles de San Juan à l’ouest du Canada réputées pour abriter des orques. C’est en parlant avec les locaux que j’ai compris que ces animaux étaient en voie d’extinction. Il fallait que je fasse quelque chose. » Et pour cause, les cétacés ne sont plus que 74 depuis le décès de Scarlet, un orque de 3 ans morte affamée, la peau sur les os (14/09/2018).
La raison principale de leur rapide déclin, c’est l’aveuglement de l’Homme. Howard Garrett, président d’Orca Network
Les raisons de cette effroyable disparition sont à chercher du côté de l’activité humaine : surpêche, nuisance sonore, contamination des poissons d’élevage et, surtout, quatre barrages inutilisés qui bloquent la trajectoire des saumons, leur nourriture. « La raison principale de leur rapide déclin, c’est surtout l’aveuglement de l’Homme par rapport à la réalité du monde dans lequel il vit, estime le chercheur américain Howard Garrett, président d’Orca Network, association pour la préservation des cétacés. La population des orques est en déclin car ils ne sont plus capables de trouver assez de saumons sauvages. Dans le même temps, les quelques saumons qu’ils ingèrent ont un très haut niveau de toxines qui altèrent leur capacité reproductive. Dans le clan des orques dits du sud, il n’y a plus eu de bébé depuis 2015. »
Les gens commencent à comprendre l’enjeu. Ce n’est que le début. Little Gypsy
Face à cette situation d’urgence, Little Gypsy et ses acolytes agitent tous les moyens en leur possession pour alerter l’opinion publique en France mais aussi au Canada. « La priorité, c’est de détruire les barrages, plaide l’influenceuse, revenue sur l’île de San Juan en septembre 2018. Pour cela, une pétition a été lancée et a récolté plus de 600 000 signatures. Nous avons également lancé une cagnotte pour une association de protection de l’espèce qui, en moins d’une semaine, a récolté près de 20 000 euros. C’est le pouvoir du web. Les gens commencent à comprendre l’enjeu. Ce n’est que le début.»
Au-delà du cas spécifique de la communauté des orques de la Colombie-Britannique, difficile de faire un état des lieux précis de la situation de ce mammifère à l’échelle de la planète, l’UICN relevant un manque de données suffisantes concernant l’espèce : « Il n’y a aucune donnée fiable concernant le nombre d’orques dans le monde, confirme Howard Garrett. Il doit possiblement y avoir entre 20 000 et 30 000 individus. »