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Seul l’Office Français de la Biodiversité peut encore rendre justice au sanglier Hercule, froidement abattu par un chasseur

Alors qu'il accompagnait un groupe de chasseurs, Hercule, un sanglier domestiqué, a été froidement abattu par l'un d'eux. ©Hugo Clément (capture d'écran)

La vidéo de l’abattage en 2019 à bout portant d’Hercule, un sanglier apprivoisé, a suscité l’indignation populaire. Alors que l’affaire avait été classée sans suite par la justice au moment des faits, la ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Barbara Pompili, a demandé l’ouverture d’une enquête auprès de l’Office Français de la Biodiversité. La Fondation 30 Millions d’Amis réclame une sanction exemplaire, punitive et dissuasive. Mais quelles peines peuvent encore être prononcées aujourd’hui ?

Un jeune sanglier domestiqué, échappé d’un domaine privé de Seine-et-Marne, accompagne joyeusement un groupe de chasseurs quand soudain, l’un d’eux décide de l’abattre de sang froid, à bout portant. La scène, filmée en décembre 2019 par l’un des chasseurs présents – et révélée en février 2021 par le journaliste Hugo Clément – a suscité l’indignation sur les réseaux sociaux.

Une plainte classée sans suite au moment des faits

Dévasté par la perte de l’animal, le propriétaire du parc, Alain Martin, avait aussitôt porté plainte auprès des gendarmes de Tournan-en-Brie. En vain ! « [L’auteur du tir] leur a dit que le sanglier bavait et qu’il aurait pu être dangereux », confie le propriétaire du domaine au Parisien. Une assertion manifestement  contredite par les images révélées au public en 2021 : « Hercule les a suivis hors du parc et le gars l’a tué. C’est pas de la chasse, mais un acte gratuit, un assassinat ».

Le tir à bout portant aurait pu, au surplus, blesser, voire tuer, un autre chasseur. Raison pour laquelle une enquête pour mise en danger de la vie d’autrui avait alors été menée. Un délit passible - selon l’article 223-1 du code pénal - d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Mais « le parquet de Melun a classé l’affaire sans suite, informe Le Parisien. Alain Martin en a été informé en décembre [2020] ». Un tir pourtant condamné par les chasseurs eux-mêmes, qui dénoncent un « acte déplorable », perpétré au mépris de « l’éthique de la chasse » et des « règles de sécurité ». « Un tel comportement ne peut être toléré, fustige la Fédération Nationale des Chasseurs sur Twitter. Il entache nos valeurs. L'irresponsabilité de certains n'est pas représentative de l'ensemble des chasseurs français. »

A l’Office Français de la Biodiversité d'agir !

 

Cela fait 25 ans que ça dureOn entre illégalement, on tire, on tue et on vole les animaux. 

A. Martin (Le Parisien)

Elles-mêmes choquées par la brutalité des faits, la secrétaire d’Etat à la Biodiversité, Bérangère Abba, et la ministre de la Transition Ecologique et Solidaire, Barbara Pompili, ont sollicité, auprès de l'Office Français de la Biodiversité, l’ouverture immédiate d’une enquête. Les chasseurs eux-mêmes espèrent qu’elle aboutisse – cette fois-ci – pour « que l’auteur de ce tir irresponsable et injustifiable soit condamné (…), et plus généralement, qu’on ne tolère plus de tels comportements, qu’ils soient dénoncés à l’OFB, que leurs auteurs fassent immédiatement l’objet d’une rétention administrative de leur permis de chasse » (Chassons, 26/02/2021). Une sanction effectivement prévue par les articles L. 423-25-1 et suivants du code de l’environnement en cas d’incident matériel grave « ayant pu mettre en danger la vie d’autrui ». Toutefois, l’Office Français de la Biodiversité, contacté par 30millionsdamis.fr, refuse catégoriquement de communiquer une quelconque information sur les sanctions encourues.

Un paramètre pourtant essentiel pour rendre justice à Hercule. Orphelin, le sanglier avait été recueilli et élevé au biberon, en février 2019, par Alain Martin. Un véritable drame pour cet homme dont le rêve – engagé en 1998 –  était de créer une réserve de 170 hectares, exempte de chasse, où les animaux sauvages, tels que les daims, cerfs et sangliers, pourraient vivre librement et paisiblement.  « Hercule était habitué à la présence humaine, s’émeut encore cet amoureux de la nature, au micro du journaliste Hugo Clément. Pour moi, ce n’était pas qu’un animal : c’était mon bébé ».

Une condamnation dissuasive attendue

L’abattage d’Hercule n’est pas un cas isolé au sein du domaine de Monceau où les intrusions abondent. Fin décembre 2019, un grand cerf y a été mortellement touché par balle. Un an plus tard, un autre cerf a été tiré à la chevrotine. Une blessure qui lui sera malheureusement fatale, le propriétaire du parc n’ayant pas d’autre choix que d’euthanasier le pauvre animal…  « Cela fait 25 ans que ça dure, tempête A. Martin sur Le ParisienOn coupe mes clôtures, on entre illégalement, on tire, on tue et on vole les animaux. J'ai déposé une bonne dizaine de plaintes. » Reste à espérer que l’enquête de l’OFB aboutira pour punir le responsable, mais aussi pour dissuader tout autre acte d’une telle barbarie.