Elisa Pilarski (29 ans) s’était rendue dans la forêt de Retz (02) avec Curtis, le chien de son compagnon Christophe Ellul, le 16 novembre 2019. Dans le même temps, une chasse à courre était organisée à proximité. Alors qu’elle tente de joindre son conjoint à 13h16, ce dernier la rappelle et rapportera plus tard qu’Elisa était très inquiète car plusieurs chiens la suivaient. Il s’agit du dernier appel téléphonique entre le couple. Christophe Ellul quitte son travail en urgence et se rend sur les lieux. Il dit avoir croisé un cavalier, Sébastien Van Den Berghe, le maître d’équipage du « Rallye de la Passion », puis une meute de chiens de chasse. Il finit par découvrir le corps inerte de sa compagne qu’il prend « pour un tronc d’arbre », le chien Curtis à ses côtés. Selon le légiste, Elisa Pilarski aurait fait une hémorragie consécutive à de multiples morsures aux alentours de 13h30.
Les mis en cause
Deux camps s’opposent à la suite du drame. Christophe Ellul met en cause la meute de chiens de chasse à courre, alors que l’équipage estime que « l’accident tragique qui est survenu n’a aucun rapport ni avec (leurs) chiens, ni avec la chasse à courre. » Le procureur de la République de Soissons confirmera plus tard que le « décès a pour origine une hémorragie consécutive à plusieurs morsures de chiens aux membres supérieurs et inférieurs ainsi qu’à la tête, certaines morsures étant ante mortem et d’autres post mortem ». Des prélèvements salivaires ont été effectués sur 62 chiens de l’équipage et sur les cinq chiens du couple, dont Curtis.
Curtis, enfermé depuis le début de l’enquête
Le chien de Christophe Ellul a été placé en fourrière dès le début de l’enquête. Dans un premier temps, il était mis « sous scellé » dans la SACPA de Beauvais (60) avant d’être transféré dans un autre établissement. L’animal y a subi des analyses comportementales pour savoir s’il était « susceptible d’être dangereux » avec des résultats défavorables pour le chien. Le contexte d’enfermement du chien rend toutefois l’objectivité de ces analyses sujette à caution. Dans le même temps, des articles de presse et des télévisions chargent l’animal de Christophe Ellul sur le fait qu’il aurait été amené illégalement des Pays-Bas et qu’il aurait « été entraîné à mordre » De même, des incidents qui auraient eu lieu à la fourrière de Beauvais sont rapportés. Là encore, l’enfermement de l’animal pouvant accroitre son traumatisme n’est pas pris en compte. Et pour compliquer une affaire déjà pas simple, la famille d'E. Pilarski par la voix de l'avocate Me Cathy Richard a tenu à rappeler que « Curtis n'était pas le chien d'Elisa mais celui de son compagnon Christophe Ellul » rappelant que la mère demande « qu'on arrête de faire de Curtis la victime de ce dossier », selon des propopos rapportés par Le Midi Libre.
Chiens de chasse : des résultats ADN reportés et… toujours pas connus
Pour déterminer si la meute de la chasse à courre qui avait lieu à proximité le jour du drame a une responsabilité directe dans la mort d’Elisa Pilarski, la justice a ordonné des prélevements ADN sur une soixantaine de chiens de l’équipage du « Rallye de la passion ». Dans un contexte particulier où la crise sanitaire a engendré beaucoup de retard dans les enquêtes, l’analyse de ces résultats ADN a été reportée à de nombreuses reprises et les conclusions ne sont encore aujourd’hui pas disponibles. Ils sont pourtant l’élément indispensable à la manifestation de la vérité.
Un rapport vétérinaire demandé par la Justice
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