Les manchots à jugulaire font face à une pénurie alimentaire, en grande partie liée au réchauffement climatique. © /AdobeStock
En Antarctique, les manchots à jugulaire ont vu leurs effectifs chuter de plus de 60 % en moins de 50 ans ! Le réchauffement climatique en est la cause principale. 30millionsdamis.fr revient sur cette menace qui pèse sur la biodiversité.
20,75°C enregistrés sur l’île Seymour, en Antarctique, le 9 février 2020… Le Continent Austral n’a jamais connu une température aussi élevée. Alors que l’année 2019 était la deuxième plus chaude jamais enregistrée, janvier 2020 aura été le mois le plus chaud. Ce record alarmant n’est pas sans conséquence sur la faune qui y vit et, notamment sur les manchots à jugulaire.
Des chercheurs universitaires américains, membres de Greenpeace, ont étudié pendant près d’un an les effets du changement climatique sur les animaux du Pôle nord et du Pôle Sud. Leur dernière étape, sur l’île de l’Eléphant en Antarctique, a révélé un triste constat : depuis 1970, le nombre de manchots à jugulaire a chuté, en moyenne, de 60 %. Les effectifs de l’une des 35 colonies étudiées ont même connu un déclin de 77 %.
« Si plusieurs facteurs sont en cause, tous les éléments en notre possession désignent le changement climatique comme le principal responsable de ces bouleversements », déplore Heather J. Lynch, Professeure au département d’écologie et d’évolution à l’Université de Stony Brook (New-York) et responsable scientifique de la mission. En effet, la destruction de leur habitat, la raréfaction de leur source d’alimentation et la réduction de leur lieu de reproduction, directement liés au réchauffement climatique, menacent la survie des animaux. En parallèle, la pêche intensive au krill - petites crevettes roses - qui constitue la principe source d’alimentation des manchots - mais aussi des baleines et des phoques - accélère la pénurie alimentaire à laquelle ces oiseaux marins font face. Le forage pétrolier, l’exploitation minière des fonds marins et la pollution plastique complètent la liste des menaces qui portent atteinte aux écosystèmes marins.
Malheureusement, les 25 Etats - et l’Union européenne - membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique, réunis en Australie fin 2019, avaient dû s’opposer - pour la huitième année consécutive - à la création de vastes sanctuaires marins dans l’océan Antarctique, eu égard aux refus de la Chine et de la Russie.
Mais tout espoir de conservation n’est pas perdu ! Depuis septembre 2018, une Conférence intergouvernementale placée sous l’égide des Nations Unies a pour mission d’élaborer d’ici fin 2020 un traité international sur la protection de la biodiversité marine dans les eaux situées en dehors des juridictions nationales. « Ce traité doit être ambitieux pour permettre de protéger au moins 30% des océans, sous la forme de réserves marines, d’ici à 2030, explique Greenpeace dans sa feuille de route pour la protection des océans. C’est le niveau minimum de protection recommandé par les scientifiques pour rétablir la santé des océans ».
La Fondation 30 Millions d’Amis demande aux pouvoirs publics français de négocier un texte ambitieux pour répondre à l’urgence climatique, réguler les activités humaines en haute mer et, ainsi, préserver efficacement la biodiversité marine.
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