En Martinique, les chats de la plage de Madiana auraient été tués avec de l'anti-limace. ©Bénévoles chats Madinina
Les cadavres de 8 chats et d’un chien, victimes d’empoisonnement, ont été retrouvés ces dernières semaines aux alentours de la plage de Schoelcher, en Martinique. Une plainte a été déposée pour acte de cruauté. 30millionsdamis.fr tire la sonnette d’alarme.
Une agonie ! Entre le 17 et le 31 décembre 2019, les deux bénévoles de l’association martiniquaise « Bénévoles Chat Madinina » – qui prennent en charge la stérilisation, les soins et l’alimentation d’une cinquantaine de chats libres sur l’île – ont découvert, jour après jour, les cadavres de leurs petits protégés. « "Shrub" était un très gentil chat roux, qui venait dans mes jambes le matin pour avoir des caresses, confie Dorothée Boulain, responsable de l’association, à 30millionsdamis.fr. Le jeudi matin, je l’ai aperçu sur le flanc, immobile, en me garant sur le parking ». Au total, 8 félins ont succombé aux alentours de la plage de Madiana à Schoelcher – proche de Fort-de-France à l’ouest de l’île – ainsi qu’un chien appartenant à un propriétaire voisin et qui venait régulièrement s’y promener.
Selon la bénévole, les gamelles des chats étaient remplies d’escargots morts, de même que plusieurs boîtes de sardines retrouvées à proximité, autant d’indices suggérant l’utilisation d’un produit anti-limace pour empoisonner les animaux. Un rapport préliminaire d’autopsie, réalisé par un vétérinaire sur demande de l’association, confirme l’utilisation d’une substance toxique. Des analyses toxicologiques confiées à un laboratoire de métropole ont ensuite permis d'identifier la nature exacte du poison : les prélèvements contenaient une dose importante d'Aldicarbe, composant du ®Temik, un pesticide foudroyant interdit à la vente mais que certains particuliers possèdent encore. « La personne qui a fait ça a non seulement tué des animaux, mais aussi mis en danger des vies humaines, s’indigne Dorothée. Un enfant aurait pu prendre des escargots intoxiqués dans ses mains et les porter à sa bouche ! ».
Alertant également la mairie de Schoelcher, la responsable de l’association a déposé plainte pour acte de cruauté. « J’avais eu des menaces verbales, mais c’est la première fois qu’on s’en prend à nos chats », s’inquiète la bénévole, qui confirme avoir reçu, au début du mois de décembre, un « avertissement » : « Sur un point de nourrissage, on m’avait enlevé toutes les gamelles, remplacées par un bac contenant des granulés bleus ». En septembre 2019, une vingtaine de chats avaient été retrouvés morts dans un quartier de la ville de Gros Morne. « En Martinique, le poison est notamment utilisé en cas de conflits de voisinage. Plutôt que d’aller voir son voisin pour régler les problèmes, on préfère tuer ses animaux, explique-t-elle. D’autres font cela par pure méchanceté. »
Pour faire cesser définitivement cette série noire, un collectif de 7 organisations de protection animale – dont l’association RSP (Respecter Soigner Protéger), soutenue par la Fondation 30 Millions d’Amis – a lancé une pétition, qui a déjà recueilli plus de 10.000 signatures. « Des lois existent pour protéger les animaux, mais elles ne sont pas ou peu appliquées ici. Les empoisonneurs profitent de cette impunité, affirme la responsable de "Bénévoles chats Madinina", à l’origine de la mobilisation. Nous demandons également de véritables campagnes de stérilisation des chats errants, afin que ce travail ne repose plus seulement sur les associations. »
L’enquête suit son cours et les amis des animaux continuent à prendre soin quotidiennement des félins de l’île… malgré leur traumatisme. « C’était psychologiquement très dur, avoue Dorothée avec opiniâtreté. Mais ce qui me fait me lever le matin, c’est qu’il y a d’autres chats à protéger. »
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