Deux hiboux des marais se battent pour une proie. L'image a été primée du Rising Star Award du Wildlife Photographer of the Year. © /Michel d'Oultremont
À 27 ans, Michel d’Oultremont exhale, par ses images, toute la beauté de la nature. En quête d’oiseaux et de mammifères sauvages depuis l’enfance, le jeune Belge est désormais un artiste engagé. 30millionsdamis.fr a recueilli ses confidences.
« Observer les animaux était déjà une sorte de jeu, une véritable chasse à la découverte, se remémore le photographe. De là, est née une véritable passion ! ». C’est à la campagne, dans un petit village belge, que la nature a bercé l’enfance de Michel d’Oultremont. À 12 ans, il contemplait déjà les lapins, du haut d’une cabane perchée dans un gros chêne, à l’aide de jumelles empruntées à son père. Avide de connaissances sur cette faune, M. d’Oultremont s’est alors enquis d’un guide ornithologique pour s’informer sur les oiseaux les plus rares. Son intérêt pour la photographie a émergé trois ans plus tard lorsqu’à 15 ans, il assiste au festival international sur la nature de Namur au cours duquel est diffusé un documentaire sur les secrets des photographes animaliers : « Ce fut pour moi un vrai déclic ! se réjouit-il. Très vite, j’ai immortalisé, en image, une mésange noire que j’avais l’habitude de nourrir dans le jardin de mes parents ».
Depuis ce jour, Michel prend plaisir à exercer ce métier pour la beauté des biotopes et des animaux qu’ils hébergent. « Si l’émotion est intense face à un ours ou un loup, elle est aussi forte devant un écureuil ou un cerf ! s’attendrit le photographe. J’aime voir la beauté de la nature dans son ensemble ». Bien que certains lieux l’attirent, à l’instar des grandes steppes de la Mongolie ou de l’Archipel arctique canadien, le trentenaire s’enthousiasme tout autant pour les paysages français et belges. « Ces lieux abritent une faune variée, riche et, pourtant sous-estimée ». M. d’Oultremont concède toutefois un attrait particulier pour les scènes enneigées. « Le blanc épure le décor ; il laisse l’essentiel : l’animal et, à ses côtés, un élément de la nature, telle une branche ou une roche, s’émeut-il. Les tempêtes de neige révèlent la fragilité de l’Homme devant la nature. Les animaux polaires, quant à eux, illustrent la quintessence de la pureté ».
« Certains utilisent la photographie pour dénoncer des fléaux tel le braconnage ; personnellement, je préfère me servir de cet art pour montrer la beauté de la nature, explique Michel d’Oultremont. Si mes images peuvent aider à la protection de la biodiversité, c’est formidable ! ». Le jeune Belge va plus loin en alertant les pouvoirs publics, les habitants et les agriculteurs sur la baisse drastique de la biodiversité - notamment des oiseaux - dans certains secteurs laissés-pour-compte. À leurs côtés, il s’efforce de trouver les solutions susceptibles d’être mises en place pour enrayer cette catastrophe. En parallèle, le photographe œuvre actuellement, en partenariat avec d’autres organisations, pour la préservation d’une réserve naturelle, pour le classement en zone protégée d’un marais créé par un castor, ou encore, pour la réintroduction des bisons en Roumanie.
Michel d’Oultremont s’est vu décerner plusieurs prix tels que le « Rising Star Award » du Wildlife Photographer of the Year en 2014 et 2018. En octobre 2019, il a publié son livre Hokkaido qui dévoile les richesses de l’île éponyme du nord du Japon, immaculée de neige et de glace. Yellowstone, décrit quant à lui, via les mots et les images, la féérie de ce parc et de la faune qui l’habite.
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