Le photographe Adrien Favre immortalise la beauté d'un jeune loup solitaire en Pologne. / ©Adrien favre
Adrien Favre, photographe animalier de 34 ans, éveille les consciences sur la fragilité de la vie sauvage. Un mois après la sortie de son premier livre photographique « Carnet sauvage », véritable plaidoyer pour la nature, il a confié à 30millionsdamis.fr son combat pour la protection de la faune et de son habitat.
« J’espère rendre à la nature tout le bonheur qu’elle m’apporte ! ». Par ses clichés, ses vidéos et ses textes engagés, Adrien Favre sensibilise le grand public au respect de la nature et de la faune qui l’habite. « J’ai toujours grandi avec des animaux, raconte Adrien Favre. J’ai recueilli mon dernier chat dans un refuge car j’ai progressivement compris l’importance d’adopter et non d’acheter. De nombreux chats et chiens abandonnés ont besoin d’une famille aimante. » Mais c’est lors d’un voyage auprès d’organisations non gouvernementales en Inde que le photographe a ressenti le besoin de militer. « Au tout début du XXème siècle, ce pays comptait plus de 100 000 tigres sauvages. Désormais, ils sont moins de 3 500 ! Cette baisse drastique de leur population a été, pour moi, un véritable élément déclencheur. »
La faune sauvage européenne – aussi belle que menacée – l’a tout autant séduit : « J’ai voulu, à travers mes photographies, montrer la beauté et la fragilité de cette faune méconnue, de ces prédateurs souvent mal-aimés ». Très présent sur les clichés d’A. Favre, le renard revêt une importance bien particulière. « Il est l’un des premiers animaux que j’ai eu la chance de photographier, s’émeut-il. Lorsque j’ai pris conscience du nombre de renards tués chaque année en France – plus de 600 000 ! – j’ai immédiatement souhaité m’engager pour leur protection ».
S’il rêve de photographier d’autres animaux majestueux tels que le lynx boréal, le loup - en France - ou encore, la panthère des neiges, le photographe prend autant de plaisir à admirer un écureuil ou une chouette : pour lui, « chaque rencontre animale est marquante ». Mais pour magnifier ces animaux, encore faut-il s’armer de patience. « Il m’arrive de passer douze à quinze heures sans bouger… Et huit fois sur dix, je rentre sans photo mais n'en suis pas pour autant découragé, confie-t-il. La nature est une école de la vie, grâce à elle, j’en apprends tous les jours. Je me sens privilégié, ce métier ne m’apporte que du bonheur ! ».
Conscient que la photographie, si universelle soit-elle, ne peut suffire à sensibiliser à la beauté de la nature, Adrien Favre a réalisé un court-métrage qui dénonce avec émotion et pédagogie, la cruauté de la chasse. « Je suis un nuisible » oppose le photographe aux chasseurs, deux mondes que tout sépare : « L’un chasse des vies, l’autre des images »… Devenu adulte, celui qui avait été contraint d’assister à la chasse d’un renard a choisi d’admirer un jeune goupil plutôt que de le tuer. « Près de la moitié des animaux chassés sont élevés pour être tués, fustige A. Favre. Très peu connaissent les conséquences dramatiques de la chasse sur la vie sauvage. Cette pratique archaïque a profondément traumatisé notre faune. » Dans certains pays où ils ne sont pas chassés, « les renards sont curieux et sociables, relève le jeune homme. En France, le simple bruit de l’appareil photo les fait fuir, se désole-t-il. Face au puissant lobby de la chasse, les défenseurs des animaux doivent se fédérer pour préserver la faune sauvage. Car sans la nature, il n’y a plus d’humanité ».
Fasciné par le cinéma, le photographe aimerait désormais réaliser un long-métrage pour souligner la difficile, mais néanmoins indispensable cohabitation entre les animaux sauvages et les humains.
Commenter
Vous souhaitez déposer un commentaire dans cette liste de discussion ? Pour ce faire, il faut vous créer un compte. La création de compte est GRATUITE : Créez votre compte ou bien identifiez vous.
9 commentaires