En République Démocratique du Congo, le sanctuaire P-WAC recueille et soigne des primates sauvés de la captivité et du trafic d’animaux sauvages. Financé par la Fondation 30 Millions d’Amis, un enclos protégé d’un hectare à ciel ouvert vient d’accueillir trois jeunes chimpanzés, qui ont fait leurs premiers pas dans la forêt après avoir connu l'enfer.
Les trois chimpanzés découvrent, chacun à leur rythme, la forêt. ©P-WAC
Une véritable révolution pour ces chimpanzés… sauvés de l’enfer. « Avant leur sauvetage, Mongo et Youyou se morfondaient dans des cages d’un mètre carré au zoo de Kinshasa, avec des séquelles au niveau de leur comportement. Mayélé, enchaîné par un féticheur [sorcier, NDLR] qui l’avait mutilé, se prenait pour un humain, se souvient Amandine. Aujourd’hui, dans les arbres, ils se comportent comme n’importe quels chimpanzés ! ». La biodiversité végétale de l’enclos – 45 espèces de plantes comestibles – permet même aux animaux de commencer à se nourrir par eux-mêmes, même si des repas leur sont aussi apportés en complément.
Une zone protégée
Les trois chimpanzés bénéficient toujours de la présence rassurante des soigneurs qui les accompagnent depuis leur arrivée au sanctuaire, et qui ont manifesté leur émotion face à l’aisance de leurs protégés dans la forêt. « Nous avions eu des explications sur la façon dont cela se passerait, mais c’est autre chose de le voir en vrai », s’est ému Célestin, soigneur en chef de P-WAC. La protection de l’enclos contre les intrusions est assurée par une double clôture électrifiée et par la présence d’éco-gardes, tandis que d’anciens chasseurs ont accepté de surveiller la forêt environnante en signalant la présence éventuelle de braconniers.
« La Fondation 30 Millions d’Amis nous a permis de concrétiser ce projet, qui est une étape majeure pour P-WAC », remercie Amandine. Le petit Elonga – un chimpanzé sauvé du trafic d’animaux sauvages à l’âge de 6 mois – devrait rejoindre ses aînés parmi les arbres d’ici quelques mois. « Lorsqu’ils auront 8 ou 9 ans et qu’ils formeront un groupe social fort, nous pourrons envisager une réintroduction dans la nature, espère la jeune femme. Mais il faudrait pour cela une surface de forêt suffisamment importante et protégée de la chasse ». En attendant, la primatologue prévoit de construire un enclos encore plus vaste pour les chimpanzés, ainsi qu’un nouvel enclos pour les singes cercopithèques.
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