Une quinzaine d’animaux massacrés, six survivants traumatisés. Dans la nuit de dimanche à lundi, la ferme pédagogique de Méry-sur-Seine (10) a subi un acte de barbarie meurtrier. Alors qu’une enquête est en cours pour retrouver les tortionnaires, la Fondation 30 Millions d’Amis se porte partie civile.
Mise à jour 01/08/19 : quatre mineurs, interpellés après le massacre des animaux à Méry-sur-Seine, ont reconnu les faits. Ils risquent deux ans de prison et 30 000 € d'amende.
Sous le choc. Ce lundi matin, les employés d’une ferme pédagogique de l’Aube ont découvert les cadavres d’une quinzaine d’animaux mutilés. Un lapin, des canards et plusieurs oiseaux ont succombé à leurs blessures dans la nuit, rapporte L’Est éclair (29/07/19). Une brebis, retrouvée énucléée, a dû être euthanasiée en milieu de matinée. Selon les premières constatations de la gendarmerie de Rosières-Près-Troyes (10), les victimes ont été frappées à mort à l’aide de bouts de bois, de pierres et de canettes de bière.
« Une vision d’horreur »
L’équipe de la ferme pédagogique fait face à la perte de 90 % de ses animaux, ainsi qu’au traumatisme des survivants. « C’est de la barbarie. Les poules ont été retrouvées mortes dans les coins de l’enclos, elles sont mortes lacérées à coups de pierre en essayant de s’échapper ! Seule une poule a été épargnée, peut-être parce qu’elle était entourée de ses 6 petits, présume Nathalie Kabbani, la directrice, qui s’est confiée à 30millionsdamis.fr. La brebis euthanasiée ce matin, ils lui avaient massacré le crâne. Les dindons sont morts, y compris notre bébé de 2 mois, une naissance dont on s’était réjoui. Le lapin a été retrouvé mort en plein milieu de l’allée. Une vision d’horreur. »
Une partie des animaux ont heureusement été épargnés, notamment les chevaux du centre équestre attenant, ainsi que les poneys – retrouvés hors de leur enclos, qui restent toutefois sous surveillance. « Il me reste deux poules, une brebis, et les chèvres n’ont pas été touchées, car elles ont dû charger pour se défendre, liste la responsable. On essaye de sauver l’oie. Malice, notre cochon cul noir, a été battue aux pattes. Hier, je lui avais donné 40 arrosoirs pour ne pas qu’elle ait soif, et aujourd’hui je la retrouve traumatisée. Malice nous suivait partout, et maintenant on ne peut même plus l’approcher. »
« Le paradis est parti en une nuit, là, c’est l’enfer »
Ouvert au printemps dernier, l’établissement venait d’être inauguré le 22 juin. « L’entrée était gratuite, on avait de nombreux projets avec des personnes en situation de handicap, et les patients de l’Unité Alzheimer du village venaient nourrir les animaux, regrette Nathalie Kabbani. Nous avions investi 70 000 euros dans cette ferme, développant des modules pédagogiques pour les personnes handicapées. L’objectif était de préserver des races menacées d’extinction, comme la poule Araucana, le coq gaulois, le dindon de Ronquières… tout en accompagnant les personnes au parcours de vie difficile et en enseignant la bientraitance animale aux enfants. Le paradis est parti en une nuit, là, c’est l’enfer. »
Une cagnotte en ligne a été ouverte afin d’aider la ferme pédagogique à surmonter cette tragédie. « C’est très touchant de voir autant de gens qui se mobilisent, s’émeut la responsable. Nous appelons les gens à nous confier des animaux de races à sauver de l’extinction, et nous allons utiliser l’argent pour installer un système de vidéosurveillance. J’avais une arche de Noé, je vais avoir une prison Alcatraz ! » Une enquête est en cours pour retrouver les auteurs de cet acte odieux. La Fondation 30 Millions d’Amis se porte partie civile afin que les tortionnaires soient condamnés.
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