La disparition progressive du Festival de Yulin montre que le vent tourne en Chine même si de nombreux efforts restent à faire en termes de bien-être animal./©Pixabay
Alors que le Festival de Yulin – au cours duquel plus de 3 000 chiens cruellement tués pour être mangés – débute ce 21 juin 2019, la Chine est très régulièrement mise à l’index, notamment en matière de bien-être animal. Toutefois, la jeune génération semble se préoccuper davantage du sort des animaux, et des initiatives locales prometteuses voient le jour. La Fondation 30 Millions d’Amis veut y voir un signe encourageant.
Le tristement célèbre Festival de Yulin – véritable enfer où chiens et chats sont entassés dans des cages avant d’être tués puis consommés – s’ouvre dans le Sud du pays du 21 au 30 juin 2019, dans un contexte oppressant. Régulièrement pointée du doigt par les associations de protection animale, la Chine traîne effectivement une réputation désastreuse en termes de bien-être animal. Pourtant, quelques initiatives locales intéressantes laissent à penser que dans le pays, une nouvelle génération plus consciente des enjeux souhaite se mobiliser et œuvrer en faveur d’un meilleur respect des animaux.
En 2010, plus de 15 000 chiens étaient tués durant ce Festival. Ils sont aujourd’hui autour de 3000, soit 80 % de moins.
Signe des prémices de ce changement de mentalité, l’association Humane Society International (HSI) a récemment organisé le sauvetage de 62 chiens d’un abattoir clandestin de Yulin (12/06/2019). Des animaux qui étaient destinés à être tués durant le festival de Yulin. « Il n’y a qu’une faible proportion de chiens et de chats par rapport aux millions qui sont volés et saisis pour le commerce de la viande en Chine toute l’année, explique la directrice de HSI, Claire Bass. Yulin est un exemple relativement diminué d’un problème beaucoup plus vaste. Mais contrairement aux idées reçues, la plupart des Chinois ne mangent pas de chiens et sont, en fait, horrifiés à l’idée d’un commerce qui leur enlève leurs compagnons canins. » En 2010, plus de 15 000 chiens étaient tués durant ce Festival. Ils sont aujourd’hui autour de 3000, soit une chute de 80 % du nombre d’animaux tués pour l’occasion !
D’après HSI, contacté par 30millionsdamis.fr, « moins de 20 % de la population chinoise mange du chien. » Une tendance confirmée à Yulin où « 72 % des résidents affirment ne pas en consommer. » En Chine, un sondage de 2016 demandé par le groupe chinois China Animal Welfare Association en collaboration avec HSI, rappelle que « 64 % des Chinois souhaitent que le Festival prenne fin. ». Le marché de la viande de chiens reste néanmoins très important avec 30 millions de chiens tués par an en Asie, dont 20 millions pour la seule Chine.
Ces dernières années, plusieurs initiatives ont d’ailleurs fleuri dans le pays. Ainsi, de plus en plus d’associations de protection animale sont créées. D’après Animals Asia Foundation, l’une des principales organisations, elles étaient une trentaine en 2006 contre plus de 250 aujourd’hui, soit 8 fois plus ! « Ces associations à petite échelle fournissent non seulement des soins essentiels aux animaux dans le besoin, mais elles constituent également un exemple positif, estime Mara Finazzi, porte-parole d’Animals Asia. Elles normalisent le bien-être des animaux autour d’elles. Ce niveau d’engagement est nécessaire. »
Certaines villes chinoises comme celle de Jinchang, dans la province de Gansu (Nord-Ouest), mettent également la main à la patte. La commune a instauré une réglementation visant les maîtres de chiens intégrant des recommandations d’Animals Asia comme « l’encouragement de la stérilisation par les propriétaires », « le soutien et la collaboration avec des centres de secours indépendants », « l’interdiction d’élevages illégaux et des établissements d’élevages non enregistrés » ou encore « l’éducation du public sur la tutelle des animaux de compagnie par les médias, les associations et les comités communautaires ».
Plus largement, les actes de maltraitance envers les animaux sont de plus en plus condamnés dans le pays. A titre d’exemple, le bureau forestier de Rongcheng (Nord-Est) a ordonné au zoo de la montagne Shendiao de ne plus autoriser le public à prendre des photos avec des animaux sauvages et a suspendu l’alimentation publique. De même, les autorités du Jiangxi ont fait fermer une exposition d’otaries à Jiujiang Wanda Plaza, à l’Est de la Chine.
Ces progrès sont notamment à mettre au crédit de nouvelles générations, plus sensibles au bien-être animal. « La relation des Chinois avec les animaux a parcouru un long chemin, conclut Mara Finazzi. Et la façon la plus efficace pour les amoureux des animaux de contribuer à mettre fin à la cruauté consiste à accompagner les citoyens ordinaires dans leurs efforts. Ils sont les héros qui mettent en avant le bien-être des animaux contre les abus. »
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