La Fondation 30 Millions d’Amis est intervenue dans un élevage clandestin de Bull Terriers et d’American Bullies en Haute-Saône, sur instruction du parquet. Seize chiens ont été secourus, et la Fondation a porté plainte pour abandon volontaire et pour mauvais traitements.
Le sauvetage des chiens filmé par la Fondation 30 Millions d'Amis, intervenue dans un élevage clandestin de Haute-Saône.
Conjonctivites purulentes, maladies de peau et comportements anormaux… Douze chiens de race Bull Terrier, trois American Bullies et un Bouledogue français, détenus dans un élevage clandestin à Luxeuil-les-Bains, à une trentaine de kilomètres de Vesoul (70), présentaient ces symptômes révélateurs d’un terrible manque de soin. La Fondation 30 Millions d’Amis et des représentants de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) ont procédé au sauvetage de la totalité des animaux de cet élevage, à la demande de la Justice.
Détresse psychologique profonde
Parmi les nombreuses irrégularités constatées, les abris censés protéger les chiens des intempéries étaient sous dimensionnés. Les chiens passaient leurs nuits dans un local de chaufferie jonché d’excréments. Plus grave encore, une femelle avait perdu la vue de son œil gauche, tandis qu’un mâle tournait constamment en rond pour s’attraper la queue, un mouvement stéréotypé indiquant une profonde détresse psychologique. Enfin, les puces d’identification de certains chiens n’étaient pas répertoriées.
En dépit d’une absence totale de sociabilisation, les animaux se sont toutefois laissé guider avec douceur vers les véhicules. « Les bébés ont sept mois. Ce sont des chiens très gentils, tout dépend de la manière dont on les éduque », explique Armandine, Responsable adjointe au refuge 30 Millions d’Amis de la Tuilerie (77). « Les chiens récupérés aujourd’hui sont mignons comme tout, ils n’ont pas une once d’agressivité », confirme Arnauld Lhomme, responsable des Enquêtes à la Fondation 30 Millions d’Amis.
La vente d’animaux de compagnie sur internet favorise les dérives
La gérante avait pourtant l’interdiction d’exercer toute activité d’élevage, suite à une précédente condamnation par le Tribunal de commerce de Vesoul. Pour contourner cette décision, elle avait pourtant relancé son commerce de façon clandestine, au nom de sa fille, présente sur les lieux au moment de la saisie. Interrogées sur le piètre état de santé des animaux, les deux femmes ont nié tout manque de soin. « Mes chiens sont entretenus… Enfin, ils ne sont pas mal en point ! », déclarait la mère devant les enquêteurs. Des propos contestés par l’examen vétérinaire.
Les chiots de cet élevage faisaient l’objet d’annonces sur un site de vente en ligne entre particuliers. « On est dans l’animal-objet : le seul but ici est de faire des profits pour arrondir les fins de mois », se désole Arnauld Lhomme. En dépit d’un durcissement en 2016 des lois réglementant la vente d’animaux en ligne, internet reste malheureusement la première animalerie de France, avec toutes les dérives que cela peut comprendre.
En attendant le jugement de l’affaire par les tribunaux, les animaux ont été recueillis au refuge 30 Millions d’Amis de la Tuilerie, en Seine-et-Marne. Si vous souhaitez devenir famille d’accueil pour leur offrir la douceur et l’attention qu’ils méritent, contactez le 01 64 00 15 45.
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