Un jeune handicapé moteur s’est heurté au refus d’un supermarché Carrefour de laisser entrer son chien d’assistance alors qu’il voulait simplement faire ses courses. Si le siège de l’enseigne a promis de réagir à la suite de cet incident, la Fondation 30 Millions d’Amis rappelle - puisque cela semble malheureusement encore nécessaire - l’obligation des magasins d’autoriser l’accès à ces compagnons essentiels.
Vidéo de l'association Handi-Social
"Les chiens d’assistance aux personnes handicapées peuvent pénétrer dans tous les lieux ouverts au public. [...] Les magasins qui, par mesure d’hygiène, sont interdits aux animaux sont également dans l’obligation d’autoriser l’accès des chiens d’assistance accompagnant leurs clients titulaires d’une carte d’invalidité". La loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances est claire, nette et précise !. Pourtant, certains magasins continuent de l’ignorer.
Refoulé... pour la 2nde fois !
C’est la mésaventure qu’un jeune homme de 27 ans, handicapé moteur, a connu alors qu’il s’apprêtait à faire ses courses dans un supermarché Carrefour de Toulouse (31), début août 2018. Accompagné de Jumbé, son chien d’assistance depuis trois ans, Kévin Fermine s’est vu refuser l’accès au magasin par un responsable de la grande surface l’exhortant « de sortir immédiatement » avec son animal. Circonstance aggravante, c’est la deuxième fois en peu de temps que les deux amis se font refouler par ce supermarché. Une situation qui enrage Odile Maurin, présidente de l’association Handi Social qui a accompagné Kévin et filmé cette scène surréaliste.
« S’il a un chien d’assistance, c’est pour être autonome »
« C’est inadmissible, peste-t-elle. Il y était une semaine auparavant et la même chose s’était produite. C’est pourquoi il nous a demandé de l’accompagner lorsqu’il y est retourné. Entre-temps le patron ne s’était visiblement pas renseigné sur la loi ! » L’homme aurait cependant proposé une aide humaine au jeune homme, refusant toujours l’entrée de Jumbé. « C’est son chien qui est habilité à lui prodiguer une aide, pas quelqu’un d’autre, s’indigne Odile Maurin. S’il a un chien d’assistance, c’est pour être autonome. »
Carrefour tente de s'excuser
La polémique a enflammé les réseaux sociaux, contraignant Carrefour à réagir. « Nous renouvelons toutes nos excuses pour les faits qui se sont déroulés vendredi (3 août 2018, NDLR) dans notre magasin franchisé toulousain, rapporte l’enseigne sur Twitter. Sachez que notre enseigne est engagée depuis plusieurs années en faveur des personnes en situation de handicap. Dans ce cadre, Carrefour a lancé en 2017 avec l’association Handi’Chiens des actions de sensibilisation auprès du grand public et a permis de financer l’éducation de chiens pour l’assistance d’enfants et d’adultes. Par ailleurs, un rappel de la réglementation va être lancé auprès de nos équipes magasins, afin de les resensibiliser. »
« Un fait inadmissible »
Une réponse qui ne satisfait ni Odile Maurin, ni la Fondation 30 Millions d’Amis. « Nous nous sommes battus depuis si longtemps pour que les chiens d’assistance soient acceptés dans les lieux publics, tout comme les chiens de non-voyants, s’insurge Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis. Aujourd’hui, la réglementation fait qu’ils sont admis partout. Ce refus réitéré est tout à fait inadmissible lorsqu’on sait à quel point ces animaux sont indispensables aux personnes en situation de handicap. »
Ce n’est malheureusement pas la première polémique qui met en cause un magasin refusant l’accès à un chien d’assistance. Récemment, le chien d’un jeune étudiant non-voyant qui était en vacances en famille dans un camping de Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales) s’était vu refusé l’accès d’un restaurant (10/07/2018)... pour des raisons d’hygiène.
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