L’Europe aura à se prononcer sur ce scandale : des juments engrossées, maltraitées et avortées en Amérique du Sud dans le but de leur prélever une hormone, utilisée dans les élevages français notamment. 30millionsdamis.fr revient sur cette effroyable affaire.
Leurs révélations ont provoqué la stupeur. Entre mars 2015 et avril 2017, deux associations de défense animale, TSB (Tierschutzbund Zürich) et AWF (Animal Welfare Foundation), ont mené une enquête -
relayée en France par l'association Welfarm - dans les « fermes à sang » en Uruguay et en Argentine. Leurs investigations ont mis en lumière le sort atroce de pauvres juments exploitées, engrossées, martyrisées puis avortées pour récupérer une hormone, la gonadotrophine chorionique équine (eCG). Une hormone notamment utilisée dans les élevages français. En faisant usage de l'eCG, les éleveurs se rendent "complices" de toutes les souffrances infligées à ces équidés. A partir d'aujourd'hui, personne ne pourra dire : "On ne savait pas".
Un marché de plusieurs millions d'euros
L’Europe est parmi les premiers importateurs de l’eCG, utilisée dans les élevages ovins, caprins, porcins et bovins pour synchroniser les chaleurs chez les femelles. Le but de cette opération est de programmer les naissances, réduire les intervalles de fécondations et les mises bas pour accroître la productivité. Associée à d’autres hormones, l’eCG permet de rendre fécondes des femelles encore prépubères. Ce business rapporterait des millions d’euros à Syntex, la société spécialisée dans ce type de production. Comme le rapporte le quotidien Libération, en France entre janvier et mai 2017, elle a exporté pour 5.1 millions d’euros de l’eCG vers l’hexagone.
Des méthodes de production barbares
C’est entre le 40ème et le 120ème jour de leur gestation que les juments produisent l’eCG. Durant cette période, les équidés sont prélevés environ deux fois par semaine jusqu’à dix litres de sang : «
la grande quantité de ces prélèvements provoque des anémies dont découlent des maladies de peau, une diminution du volume sanguin, un affaiblissement du système immunitaire, voire la mort », explique Adeline Colonat, porte-parole de l’association Welfarm dans le quotidien Le Monde.
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Lorsque le placenta ne sécrète plus l’hormone, les animaux sont avortées manuellement (la grossesse dure normalement 11 mois, NDLR) sans anesthésie, avec une main enfoncée dans l’appareil génital pour percer le sac du liquide amniotique, avant d’être de nouveau engrossées. «
Au bout de trois à quatre ans, les juments qui ont survécu à ces années de maltraitance, épuisées et stériles, partent à l’abattoir pour alimenter le commerce de viande chevaline, exportée notamment vers la France », dénonce Adeline Colonat, dans Libération. Chaque année, c’est plus de 10 000 spécimens qui seraient concernés.
Une pétition de 1,7 million de signatures
En mars 2016, le Parlement européen publiait un amendement déclarant que la production de cette fameuse hormone, dans les pays tiers, n’était pas conforme aux standards de l’U.E. en matière de protection animale. C’est désormais au Conseil de l’U.E. de statuer. Une
pétition demandant l’interdiction de son importation en Europe a déjà réuni plus de 1,7 million de signatures.
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