Contre l’avis du gouvernement, les députés ont adopté un amendement pour faciliter les tirs de prélèvement de loups dans les territoires de montagne (12/10/2016). Alors que de nombreuses idées fausses circulent sur cet animal mythique, 30millionsdamis.fr démêle le vrai du faux.
1- Le loup a été réintroduit en France
Faux. Le loup est revenu de lui-même en France. Il a été aperçu pour la première fois en 1992 dans le Parc du Mercantour, dans les Alpes-Maritimes. En Italie, il n’a jamais disparu. Au moment le plus critique pour l’espèce, les Italiens ont mis en place des mesures pour éviter sa disparition. Avec le temps, il est naturellement revenu vers la France.
2- Le loup est une espèce « invasive »
Faux. «
La moyenne du nombre d’individus en France est de 300 loups et elle n’a pas changé depuis 3 ans » confie Patrick Boffy, vice-président chargé du pastoralisme de l’association FERUS (association nationale de protection et de conservation de l'ours du loup et lynx en France).
Il faut aussi savoir que 2 meutes de loups ne cohabitent pas sur le même territoire, qui peut s’étendre au minimum sur 200 km².
«
Il y a des loups dans toute l’Europe et nous sommes le seul pays de l’Union Européenne à adopter des lois qui vont à l’encontre de la directive européenne qui impose de les protéger dans son habitat naturel » dénonce de son côté Marion Fargier, juriste de l’association ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages).
3- Les loups attaquent plus en France qu’ailleurs
Vrai mais... Dans les pays qui ont toujours eu des loups comme l’Espagne ou l’Italie, le taux de prédation est beaucoup plus faible. «
En Espagne par exemple, on dénombre 2000 loups et deux fois plus d’ovins, mais beaucoup moins d’attaques. Ils disposent de parcs de nuit vraiment sécurisés et des troupeaux plus petits, donc plus faciles à veiller » explique Patrick Boffy.
En Allemagne, où le loup est aussi revenu, on compte environ le même nombre d’individus qu’en France, mais le taux de prédation du loup est divisé par 3.
4- L’indemnisation n’est délivrée qu’en cas de certitude d’attaque de loup
Faux. Pour que l’État indemnise les bergers qui ont perdu des animaux, il suffit simplement que le troupeau se situe dans une zone où le loup a été aperçu. Ce qui peut donner lieu à des situations absurdes comme celle arrivée en juin 2016 dans les Hautes-Alpes, dénoncée par l’ASPAS, où un couple d’éleveurs a laissé paître ses 17 génisses en haut d’une falaise de 80 mètres. Elles ont été retrouvées mortes au pied de la paroi 4 jours plus tard. L’éleveuse accuse alors sans preuve « le loup » d’avoir provoqué leur chute et percevra plus de 19 000 € d’argent public.
En Allemagne, l’indemnisation des bergers est subordonnée à la mise en place de mesures de protection préalables.
5- Une clôture de « protection » suffit à repousser les attaques
Faux. Non, elle ne suffit pas. «
En France, les clôtures de "protection" utilisées par les éleveurs sont surtout des clôtures qui servent à regrouper mais n’empêchent pas le loup de passer » explique Marion Fargier. En plus, il est conseillé de mettre un chien de protection et d’avoir une présence humaine sur un troupeau. Des mesures qui ont déjà fait leurs preuves à l’étranger !
L'association FERUS propose d’aménager les clôtures basiques afin de les renforcer.
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