Monter à dos d’éléphants, prendre des selfies avec les tigres, prendre leurs petits dans les bras, nager avec les dauphins… Derrière ces activités si attrayantes proposées aux touristes se cache une triste réalité : les animaux sont exploités et maltraités pour assurer le show. La Fondation 30 Millions d’Amis vous met en garde !
Ils ont en fait leur marque de fabrique : la Thaïlande, le Cambodge, l’Ile Maurice ou encore l’Afrique du Sud font partie de ces pays qui proposent à leurs touristes des activités exceptionnelles pour rencontrer des animaux sauvages. Se balader à dos d’éléphants, caresser des lionceaux, nager auprès d’une tortue de mer… autant d’attractions qui peuvent paraître inoffensives pour les animaux mais qui sont loin de l’être !
Fin avril, un fait divers a révélé aux yeux de tous la cruauté de ces animations : un éléphant de 40 ans est mort de fatigue après avoir transporté inlassablement des touristes vers un temple Cambodgien sous une chaleur extrême. Sa mort a ému de nombreux citoyens qui ont lancé une pétition réclamant la fin de l’utilisation des éléphants sur le trajet des temples au Cambodge : elle a déjà récolté plus de 50 000 signatures.
Malheureusement, ce fait divers est le reflet de la terrible vie menée par les 550 000 animaux qui souffrent à cause des attractions touristiques.
Les mauvaises conditions de vie de ces animaux
Derrière la façade parfois reluisante de certaines attractions, se cache souvent la maltraitance. Par exemple, un parc de l’île Maurice, sous couvert de recueillir des animaux en danger sauvés de la maltraitance, organise également des immersions aux côtés de lionceaux qui sont élevés en captivité et dressés pour être gentils avec les touristes. On peut ainsi marcher aux côtés de jeunes lions, les observer jouer et… les toucher. « Ces jeunes lions sont élevés en captivité et sont entraînés dès qu’ils ont 10 jours. Vous savez, on ne les oblige pas à faire ça : le matin, on se présente à la porte et les premiers qui sortent sont ceux qu’on emmène marcher. S’ils ne veulent pas venir, ils ne viennent pas, c’est comme les humains ! On ne peut pas les forcer ! » rassure Graeme Bristow devant les caméras de 50 Min Inside (30/04/2016), dont la famille élève ces félins depuis 4 générations.
Ce que les touristes, excités et ravis d’être aux côtés de ces adorables félins ne voient pas, c’est la cruauté déguisée derrière cette belle façade : « Capturés dans la nature, séparés de leur maman, forcés d’endurer un entraînement intense et cruel pour le show et supporter la captivité : la vie dans une attraction touristique n’est pas une vie pour un animal sauvage » assure l’ONG internationale World Animal Protection.
« Ces animaux endurent les pires souffrances possibles : ils sont battus jusqu’à la soumission pour permettre aux touristes d’interagir avec eux et sont détenus dans des conditions inadéquates : enchaînés ou cantonnés dans des petites cages, souvent isolés, on les empêche de rugir ou d’interagir dans leurs groupes sociaux naturels. De plus, les conditions de captivité empêchent ces animaux sauvages d’exprimer leurs besoins naturels et leurs causent des dommages physiques et psychologiques » poursuivent les responsables de l’unité « animaux sauvages » de cette ONG.
Dire non aux attractions cruelles
L’ONG World Animal Protection a commandé une étude à l’université d’Oxford pour informer les touristes sur l’impact des attractions touristiques sur le bien-être des animaux (21/10/2015). « Notre but est de leur ouvrir les yeux. Nous avons fait des sondages auprès des visiteurs pour connaître leurs motivations : la plupart d’entre eux viennent par amour des animaux », explique Julie Middelkoop de la World Animal Protection, dans les médias. Ils en ont tiré une liste des 10 attractions les plus cruelles au monde parmi lesquelles la balade à dos d’éléphant arrive en première place. S’ensuivent les fermes à tigres notamment en Thaïlande ou les parcs à lions en Afrique du Sud. « C’est un classement sur les attractions qui causent le plus de souffrance aux animaux : c’est la raison pour laquelle la balade à dos d’éléphant arrive en premier sur cette liste » précise l’ONG.
La vie dans une attraction touristique n’est pas une vie pour un animal sauvage. World Animal Protection.
Le 26 avril 2016, cette même organisation a demandé au site TripAdvisor de ne plus répertorier ce genre d’attractions et d’en arrêter la vente de billets. Elle considère qu’en promouvant ces attractions, le site profite du malheur des animaux qui y sont détenus et met en échec le travail des associations qui tentent de trouver des solutions alternatives pour un tourisme animal éthique.
La réponse de TripAdvisor ne s’est pas fait attendre : « nous pensons qu’il est important de présenter toutes les attractions que les touristes peuvent faire pour qu’ils puissent partager leur expérience personnelle ». Malheureusement, ces avis sont biaisés : « 8 touristes sur 10 déposent des avis positifs sur ces attractions cruelles sur TripAdvisor parce qu’ils ne constatent pas eux-mêmes les mauvais traitements » observe Julie Middelkoop.
L’association demande donc la création d’un label « animal éthique» sur TripAdvisor à l’image du label éco-friendly pour permettre aux touristes de se repérer parmi les organismes respectueux et les autres…
En attendant une éventuelle création de ce label, la Fondation 30 Millions d’Amis recommande de rester vigilants et de bien se renseigner avant d’organiser un tel voyage. Un voyage de rêve pour les touristes mais qui peut devenir très vite un enfer pour ces animaux exploités et assujettis au plaisir inconscient de certains. Si vous pouvez monter sur le dos d’un animal sauvage, le caresser, l’enlacer ou prendre une photo à ses cotés, ce n’est que parce qu’il y a été contraint par tous les moyens.
Commenter
Vous souhaitez déposer un commentaire dans cette liste de discussion ? Pour ce faire, il faut vous créer un compte. La création de compte est GRATUITE : Créez votre compte ou bien identifiez vous.
20 commentaires