Bordeaux, 3 nov 2015 (AFP) - Un animal, dont les premières constatations laissent penser qu'il s'agit d'un loup, a été abattu dans une commune rurale de Dordogne, a indiqué mardi le parquet de Périgueux, qui attend des expertises complémentaires pour confirmer l'espèce du canidé.

La présence de loups en Dordogne n'est plus attestée depuis plusieurs décennies. "Un premier examen interne fait localement laisse penser qu'il s'agit de cet animal, mais il convient d'attendre les résultats de l'autopsie et de l'analyse ADN", a indiqué à l'AFP le procureur de la République à Périgueux, Jean-François Mailhes, précisant que les premiers examens ont été réalisés par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Les résultats des analyses complémentaires, menées par un expert de Lyon, pourraient être connus "dans la semaine", a précisé le procureur. L'animal a été abattu vendredi dans un poulailler situé sur la commune de Saint-Léon-sur-L'Isle par le voisin du propriétaire des lieux, selon le quotidien Sud Ouest, qui a révélé l'information. Selon les premiers éléments, l'animal était "en très mauvais état" et "visiblement aux abois" : il ne pesait que 17 kg et il était blessé après s'être pris la patte dans un collet, a précisé le procureur. Pour le parquet, outre la confirmation définitive de l'espèce de l'animal, il s'agit de savoir si ce dernier était viable ou non, et donc de savoir si l'homme qui a abattu l'animal a commis un délit. "S'il était mourant, donc devenu nuisible, on ne peut pas faire grief au chasseur de l'avoir abattu. Sinon l'animal peut être assimilé à une espèce protégée", a expliqué Jean-François Mailhes. Selon l'ONCFS, le loup est présent aujourd'hui dans tout le massif alpin et préalpin, ainsi que dans la partie orientale du Massif central et des Pyrénées. Dans le Sud-Ouest, une "présence occasionnelle" a été signalée dans le Lot, limitrophe de la Dordogne, et dans le Gers. Le "canis lupus", naturellement revenu dans les années 1990 par l'Italie et concentré dans le sud-est, a vu sa population tripler en dix ans en France, de 100 à 300 environ, avec un léger recul entre 2014 et 2015, selon les estimations de l'ONCFS.