KINSHASA, 16 juin 2009 (AFP) - Neuf bonobos, petits singes spécifiques à la République démocratique du Congo (RDC), ont été pour la première fois réintroduits dans une forêt primaire du nord-ouest du pays, a-t-on appris mardi auprès de l'association des Amis des Bonobos du Congo (ABC). Les neuf primates - 5 mâles et 4 femelles- ont été transportés par avion depuis une ferme protégée proche de Kinshasa, puis relâchés dimanche près de Basankusu (province de l'Equateur), dans une forêt marécageuse de près de 20.000 hectares, un habitat naturel d'où ils auraient disparu depuis une dizaine d'années. "Le plus âgé a 25 ans et le plus jeune est un bébé de 4 ans et demi qui est avec sa mère", a précisé à l'AFP Claudine André, présidente de l'association qui oeuvre depuis plus quinze ans à la préservation de cette espèce menacée. "Ca c'est très bien passé. Après le transport aérien dans des cages, ils ont été transportés par radeau sur la rivière Lopori jusqu'au lieu du relâché. Ils n'ont pas été stressés", a expliqué Pierrot Mbonzo, l'un des responsables du projet préparé depuis 3 ans. Le groupe sera suivi en permanence par observation directe de douze éco-guides."La sauvegarde de l'espèce passe par la réintroduction de groupes socialement stables dans un environnement approprié de la forêt primaire", selon l'association qui a crée en 1994 la ferme "Lola ya Bonobo" (le Paradis des Bonobos), une forêt enclose de 30 hectares, à une trentaine de km de Kinshasa, où une soixantaine de bonobos vivent en semi-liberté. Identifié en 1929 dans l'ex-Congo belge, le bonobo a été décimé par des années de guerre et de braconnage intensif. Sa population, autrefois dénombrée en 1980 à 100.000 singes, est aujourd'hui estimée entre 10.000 et 20.000. Se nourrissant essentiellement de végétaux, il se caractérise notamment par son mode de règlement des conflits, consistant en une simulation de l'acte sexuel ou en un accouplement, qui "s'effectue pêle-mêle, quel que soit l'âge ou le sexe", selon l'ABC.