La gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean, qui a suscité une controverse en mangeant un morceau de coeur de phoque cru, a défendu son geste et la chasse à ces mammifères pratiquée au Canada.

OTTAWA, 28 mai 2009 (AFP) - La gouverneure générale du Canada Michaëlle Jean, qui a suscité une controverse en mangeant un morceau de coeur de phoque cru, a défendu son geste et la chasse à ces mammifères pratiquée au Canada. Mme Jean, chef d'Etat du Canada en tant que représentante de la reine Elizabeth II, avait surpris en participant au dépeçage d'un phoque et en mangeant tout cru un morceau de coeur de l'animal en signe de solidarité avec les chasseurs inuits au début de la semaine, lors d'une tournée dans le Grand Nord Canadien. Son geste, qui a attiré l'attention au Canada et au-delà, lui a valu la sympathie de la communauté inuite, mais aussi des critiques d'organisations de défense des animaux opposées à la chasse commerciale au phoque. Poursuivant sa tournée dans le Grand Nord, Mme Jean a défendu sa position."Cette activité fait partie du mode de vie de milliers de personnes dans notre pays, dans le nord, dans l'Arctique, dans l'est et les régions côtières", a-t-elle dit. La chasse commerciale du phoque est pratiquée sur la côte atlantique canadienne. "Cela fait partie de leur mode de vie. Cela fait partie de leur économie. C'est bien administré et vital pour eux", a déclaré Mme Jean, dont les propos étaient diffusés jeudi par les télévisions. La chasse est pratiquée "de façon durable et respectueuse", a-t-elle poursuivi.Rebecca Aldworth de la Humane Society International Canada s'était déclarée "très déçue" du geste de la gouverneure générale, le jugeant "déplacé dans le contexte de la controverse sur la chasse commerciale au phoque". Au début du mois, le Parlement européen a voté en faveur de l'interdiction de l'importation et de la vente dans l'Union européenne des produits dérivés des phoques chassés commercialement. Le Canada a autorisé cette année l'abattage de 338.000 phoques, en affirmant que l'espèce n'est nullement menacée. La chasse a cependant été moins importante en raison d'une baisse du marché des peaux.