Paris, 22 juin 2015 (AFP) - Il ne pèse que quelques grammes et son chant affole les amateurs, prêts à payer jusqu'à 300 euros.

Mais le chardonneret élégant est une espèce protégée, ce qui a valu à sept passionnés ou trafiquants d'être condamnés lundi à des amendes de 1.000 à 3.000 euros. Ils ont pour la plupart été interpellés lors d'une opération de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) le 15 décembre 2013. Ce dimanche matin-là, au marché aux oiseaux sur l'Ile de la Cité à Paris, à deux pas du Palais de justice, on pouvait voir des gens avec des cages recouvertes, "qui errent discrètement par-ci, par-là", mais au "vu de tous", a expliqué la procureur. Lorsque les agents sont intervenus, ceux qui vendaient des espèces non protégées n'ont pas bougé, les autres se sont sauvés comme une volée de moineaux. Certains ont toutefois été interceptés. Le chardonneret élégant, ravissant volatile aux plumes rouges, jaunes bariolées, est très prisé notamment dans les pays du Maghreb. Protégé, il n'est pas encore en voie de disparition, mais pourrait le devenir si rien n'est fait contre le trafic, a expliqué devant le tribunal correctionnel de Paris la magistrate du parquet. "C'est un kif, c'est une maladie les oiseaux", "il a un chant..." a expliqué l'un des prévenus, grand gaillard dans un sweat-shirt à capuche, interpellé, lui, en 2012 en possession d'un chardonneret. La plupart des autres prévenus ne se sont pas présentés devant la 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Ils ont été condamnés qui pour un oiseau, qui pour 5, qui pour 19. Dans chacun des dossiers, outre les amendes, le tribunal a ordonné, aux frais des condamnés, l'affichage de la décision au marché aux oiseaux. Les juges ont également ordonné que les chardonnerets élégants qui ont été saisis puissent retrouver la liberté. Selon un agent de l'ONCFS, plusieurs centaines de chardonnerets élégants ont été saisis depuis le début de l'année.