Bruxelles, 5 mars 2015 (AFP) - La Belgique a annoncé jeudi qu'elle vérifiera la "conformité" avec les conventions internationales de quelque 500 kilos d'ivoire qui doivent être mis en vente samedi en France et qui pourraient passer par son territoire avant d'être exportés vers la Chine.
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Si cet ivoire arrive sur le sol belge en vue d'une exportation hors de l'Union européenne", la ministre chargée de l'Environnement, Marie-Christine Marghem, "
le fera bloquer afin que les services belges d'inspection vérifient la conformité des certificats", ont indiqué ses services dans un communiqué.
Un moratoire sur les ventes d'ivoire à l'international a été décrété en 1989. Mais pour des objets importés avant 1976, des dérogations très encadrées au règlement de la Convention internationale sur le commerce des espèces protégées (Cites ou Convention de Washington) sont possibles, notamment au sein de l'Union européenne. A l'instar de trois pays européens (Allemagne, Suède et Royaume-Uni), la France a toutefois décidé fin janvier de suspendre la délivrance de certificats de réexportation d'ivoire brut ou de morceaux d'ivoire non travaillés.
Une ONG française, Robin des Bois, a accusé récemment la maison de ventes Cannes Enchère de chercher à contourner cette
nouvelle réglementation en allant chercher des certificats de réexportation en Belgique. Robin des Bois a demandé mercredi au gouvernement belge de "
s'opposer à ce stratagème", disant craindre que la Belgique serve de "
plaque tournante entre la France et l'Asie".
Rien n'empêche les acheteurs étrangers, presque exclusivement des Chinois, d'aller en Belgique ou dans un autre pays européen pour obtenir un certificat de réexportation, a de son côté assuré Alexandre Debussy, directeur associé de Cannes Enchères, qui compte procéder à la vente samedi. Marie-Christine Marghem est "
décidée à apporter son soutien à la mesure" décidée par Paris, explique-t-elle. Mais si elle "
n'interdit pas pour l'instant l'exportation d'ivoire brut pré-convention hors de l'UE", c'est parce qu'elle est "
convaincue" que cela ne sera pas efficace puisque la "
réexportation sera toujours possible depuis un autre pays de l'UE". La ministre belge plaide donc pour un "
accord européen sur cette question précise".
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