Mamoudzou, 29 jan 2015 (AFP) - La prolifération des
chiens errants est devenue un véritable fléau à Mayotte, au point que le préfet, Seymour Morsy, a nommé un nouveau lieutenant de louveterie, a-t-on indiqué jeudi à la préfecture.Thierry Pelourdeau, nommé à ce poste vacant depuis février 2012, aura à gérer la régulation des animaux nuisibles susceptibles d'occasionner des dégâts ou de ceux dont la destruction apparaît nécessaire dans l'intérêt public, précise la préfecture."Les
chiens errants sont très nombreux. Il n'y a pas de recensement exhaustif mais on estime leur nombre de 10 à 15.000, un chiffre très significatif surtout pour un petit territoire comme Mayotte", a indiqué à l'AFP Daniel Laborde, directeur de la DAAF (Direction de l'Agriculture, de l'Alimentation et de la Forêt) de Mayotte.En règle générale, ce sont les communes qui sont chargées de lutter contre les animaux divagants notamment les
chiens errants, qu'ils soient domestiques ou sauvages.A défaut des communes de Mayotte, où le chien est considéré comme impur et où il est tabou de le toucher (Mayotte, département français, est à 90% musulmane), ce sont les services de l'Etat qui prennent le relais pour lutter contre ce phénomène."Nous avons un dispositif essentiellement de capture des
chiens errants avec deux agents et un budget annuel assez conséquent qui est dédié à cette opération de l'ordre d'environ 200 à 250.000 euros", a indiqué M. Laborde.Deux raisons majeures expliquent la prolifération des
chiens errants, selon le directeur de la DAAF : de nombreux abandons par des gens qui quittent Mayotte (alors que l'île dispose de très peu de refuges), mais aussi l'élevage des
chiens par des jeunes par défi vis-à-vis de l'autorité parentale, en particulier des
chiens de race dangereuse. Le directeur de la DAAF dénonce trois dangers : un problème de sécurité représenté par ces
chiens en meute souvent agressifs; un risque en terme de santé publique; et enfin l'impact économique (les
chiens errants s'attaquent à des troupeaux ou à des animaux domestiques).Pour lui, le principal moyen de lutte est la capture: ainsi, environ 700 animaux ont été capturés en 2014, gardés pendant 4 jours (délai réglementaire) et enfin euthanasiés par un vétérinaire. Les méthodes de piégeage et d'appâts empoisonnés ne fonctionnent pas et peuvent en outre s'avérer dangereuses pour d'autres animaux (makis, roussettes notamment), a-t-il expliqué.
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