Foix, 30 sept 2014 (AFP) - Le procureur de Foix a requis mardi une amende de 7.500 euros dont 6.000 avec sursis contre un éleveur de moutons qui avait abattu un vautour d'une espèce protégée survolant son troupeau.Cet éleveur de 52 ans, Christian Derramond, connaîtra la décision du tribunal de Foix le 25 novembre."J'ai eu un coup de colère, je voulais les effaroucher", a-t-il déclaré à l'audience pour expliquer les deux coups de feu tirés en direction d'une groupe de vautours fauves le 24 avril dernier à Saint-Felix-de-Rieutord. Un animal était tombé mort sur la route, aux pieds d'un cycliste."Qu'il ait voulu faire fuire ce vol, je n'en crois pas un mot", a déclaré le procureur Olivier Caracotch, devant une salle largement acquise à l'éleveur, à l'image des 2.000 personnes qui avaient manifesté le 28 juin à Foix contre la protection accordée aux animaux "prédateurs" ours, loups et vautours. L'éleveur avait refusé une procédure de plaider-coupable. Son avocat Me Guy Dedieu a plaidé mardi que son client avait subi sur ses bêtes plusieurs attaques de vautours fauves qui lui avaient valu 8.000 euros de pertes, "une situation exaspérante, génératrice de stress".Le procureur a admis qu'il y avait "un contexte, une exaspération sûrement très irrationnelle, et qui peut expliquer ce passage à l'acte", mais il n'a pas souhaité entrer dans la polémique sur un changement de comportement des vautours.L'animal est réputé charognard, ne s'attaquant qu'aux animaux morts, mais de nombreux éleveurs soutiennent que le vautour a "changé ses pratiques alimentaires", et s'attaque désormais "à des animaux vivants".Une mission gouvernementale venue en Ariège en juin a réaffirmé les "positions scientifiques communément admises" selon lesquelles "le vautour fauve n'attaque les bêtes vivantes que si elles sont en situation de faiblesse", c'est-à-dire malades ou en train de mettre bas.Pour apaiser les esprits, la préfète du département vient d'autoriser des tirs d'effarouchement pendant un an. Des agents de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage seront chargés d'effectuer les tirs à blanc à double détonation. Certains éleveurs vont également être formés pour procéder à ces effarouchements.Huit cents couples de vautours fauves vivent dans les Pyrénées françaises, 400 dans les Grands Causses et 200 dans les Alpes. Depuis 2007, la mission vautours a relevé 577 "dommages" (bêtes attaquées) sur toute la chaîne des Pyrénées, dont 90% dans les Pyrénées-Atlantiques.
Commenter
Vous souhaitez déposer un commentaire dans cette liste de discussion ? Pour ce faire, il faut vous créer un compte. La création de compte est GRATUITE : Créez votre compte ou bien identifiez vous.
0 commentaires