Cacouna (Canada), 23 sept 2014 (AFP) - Un tribunal a ordonné mardi la suspension des travaux de forages dans les eaux du fleuve Saint-Laurent à Cacouna (province du Québec) réalisés par l'entreprise pétrolière TransCanada afin de protéger une colonie de bélugas, très présente dans les eaux du fleuve.Dans ses conclusions, la Cour supérieure du Québec a signifié l'interdiction faite à l'opérateur d'oléoducs TransCanada et ses sous-traitants de procéder à des "travaux géotechniques jusqu'au 15 octobre prochain".Ces travaux de forages et de relevés sismiques sont réalisés par TransCanada à Cacouna, petite localité au bord du Saint-Laurent à un peu plus de 200 km au nord-est de Québec, afin d'y établir d'ici 2018 un terminal portuaire en eau profonde capable de recevoir des pétroliers géants.TransCanada veut acheminer le pétrole issu des sables bitumineux de l'Alberta (ouest) par un oléoduc à construire et qui aurait le débit le plus important en Amérique du nord. Il desservirait notamment le futur terminal pétrolier.Plusieurs groupes environnementaux comme la Fondation David Suzuki, le Centre québécois du droit et de l'environnement (CQDE) ou encore Nature Québec, avaient porté l'affaire en justice en demandant l'arrêt des travaux jusqu'au 15 octobre, date à laquelle la population des bélugas commence à être moins présente sur la zone.Avant que la justice se saisisse du dossier, les défenseurs de cette espèce menacée de baleines avaient demandé en vain au gouvernement québécois de surseoir à la délivrance des autorisations de travaux déposées par TransCanada, qui cherchait à finir les forages avant la période du gel hivernal.La juge Claudine Roy a déploré dans son jugement qu'"aucun des représentants du ministre (de l'Environnement) ayant travaillé sur le dossier ne connaît les mammifères marins". Ces fonctionnaires n'ont pas non plus jugé "utile de consulter le Comité sur le rétablissement du béluga alors qu'il s'agit d'une espèce menacée"."La décision met en lumière la décision inexpliquée du ministère de l'Environnement du Québec d'autoriser ces travaux sans avoir obtenu les avis scientifiques qu'il a pourtant demandés", a noté le groupe environnemental CQDE en se félicitant de cette victoire.Le groupe TransCanada a indiqué mardi prendre "connaissance du jugement" du tribunal lui intimant "de retarder les travaux jusqu'au 15 octobre 2014", et va étudier "les options qui s'offrent à (lui) au cours des prochains jours".Le jugement est exécutable immédiatement et n'est pas suspensif par la procédure d'appel.
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