Paris, 10 sept 2014 (AFP) - Une équipe internationale de chercheurs a séquencé pour la première fois le génome d'un gibbon, ce cousin des grands singes qui se balance de branche en branche dans les forêts de l'Asie du Sud-Est.Espèce protégée, les gibbons appartiennent à la super famille des hominoïdes tout comme les grands singes (chimpanzés, orangs-outans...) et l'Homme. De petite taille, ils se déplacent le plus souvent dans la canopée, en se suspendant dans les arbres d'une main puis de l'autre et en balançant leur corps.Mais comme les humains, les gibbons sont aussi capables de se déplacer sur deux jambes. Monogames, ils vivent en couple et chantent la sérénade à leur partenaire.Situés à un point-clé dans l'évolution des primates, entre les singes du Vieux Monde (cercopithèques, macaques) et les grands singes, les gibbons se déclinent en de nombreuses sous-espèces.L'équipe menée par Lucia Carbone (Université des Sciences et de la Santé de l'Oregon, Etats-Unis) a séquencé et analysé le génome d'une femelle gibbon Nomascus leucogenys, appelé gibbon à joues blanches, classé en danger critique de disparition.Selon cette analyse, publiée mercredi dans la revue Nature, les gibbons ont divergé des grands singes il y a environ 17 millions d'années.Les chercheurs ont également établi qu'un processus évolutif très rapide, qui a duré deux millions d'années, voire moins, a fait apparaître les quatre genres de gibbons existants, à partir d'un gibbon ancestral.Ces travaux apportent "un éclairage important" sur les réarrangements chromosomiques du génome du gibbon, exceptionnellement nombreux et rapides, a relevé Jeffrey Rogers (Baylor College of Medicine, Houston, Etats-Unis), l'auteur principal de l'étude. "C'est comme si le génome avait tout simplement explosé, avant d'être reconstitué", a-t-il expliqué.Les scientifiques ont identifié une cause possible de ces changements dans le génome : un élément transposable de l'ADN, appelé "transposon LAVA", propre au gibbon. "Nous conduisons ces travaux pour en apprendre le plus possible sur les gibbons, qui sont une des espèces les plus rares sur la planète", a déclaré de son côté Lucia Carbone. "Mais nous le faisons aussi pour mieux comprendre notre propre évolution et obtenir des indices sur l'origine des maladies humaines", a-t-elle précisé.En modifiant l'organisation de l'information génétique, les réarrangements chromosomiques peuvent entraîner des anomalies à l'origine de nombreuses maladies génétiques.
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