Paris, 5 sept 2014 (AFP) - Plusieurs associations de défense de la nature ont dénoncé vendredi la décision du ministère de l'Ecologie d'autoriser, dans certaines zones où les dommages aux élevages sont importants et à titre expérimental, des tirs sur des loups lors de la chasse au grand gibier.
Avec "la possibilité de tirs aux loups lors de battues de chasse, alors que cette espèce est protégée (...) l'Etat en arrive aux solutions extrêmes", écrivent d
ans un communiqué Fr
ance nature environnement, Ferus, Aspas, Agir pour la biodiversité, la LPO et One Voice. Ces associations indiquent avoir déposé mercredi un recours au Conseil d'Etat pour contester l'arrêté ministériel du 5 août dernier, qui élargit les conditions d
ans lesquelles des loups peuvent être tués. L'arrêté indique qu'à "titre expérimental et jusqu'au 30 juin 2015", les préfets peuvent, là où les troupeaux demeurent exposés à la prédation du loup, autoriser pour deux mois reconductibles des tirs vis
ant à abattre des
animaux lors de chasse au gr
and gibier, que ce soit en battue, à l'approche ou à l'affut. L'opération pourra être conduite s
ans la présence d'un agent de l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), contrairement à ce qui se faisait jusqu'à mainten
ant, mais devra être déclarée préalablement à cet org
anisme et faire ensuite l'objet d'un rapport.
D
ans le cadre du pl
an loup, le ministère de l'Ecologie a autorisé cette
année l'abattage de 24 loups, un chiffre qui pourrait être porté à 36 spécimens, afin de contenir la population du prédateur et les dégâts provoqués sur les troupeaux. Jeudi, Ségolène Royal a réaffirmé sa volonté de privilégier l'aide aux éleveurs et de trouver "un juste équilibre" entre pastoralisme et préservation du loup, au nom de la biodiversité."Je sais que les associations sont très mécontentes", a déclaré la ministre de l'Ecologie mais "face à des éleveurs épuisés, en gr
ande souffr
ance (...) ma priorité c'est la protection des bergers, l'occupation de la montagne par les troupeaux". Jusqu'ici, au cas par cas, les préfets autorisaient les tirs d'éleveurs sur des loups ou des battues spécifiques encadrées par l'ONCFS et des chasseurs habilités. Environ 300 loups sont désormais présents d
ans 30 départements fr
ançais.
Quelque 6.000
animaux d'élevage ont été sa proie en 2013 et les éleveurs mettent aussi en av
ant les
animaux blessés et les portées interrompues. Au fil des
ans, face à l'augmentation des zones touchées et des dégâts, bergers et éleveurs se disent exaspérés et les syndicats agricoles, que ce soit la Confédération pays
anne ou la FNSEA, réclament une régulation plus efficace du prédateur et la fin du classement en espèce protégée. Le loup est protégé d
ans l'Union européenne par la Convention de Berne (1979) et par la directive Habitat, mais des dérogations à sa protection sont prévues lorsque sont constatés des dégâts import
ants sur l'élevage. La Confédération pays
anne a fait état, jeudi d
ans un communiqué, de "4.800
animaux tués au 25 août contre 3.800 à la même date l'
an dernier". "Les éleveurs et bergers sont à bout", écrit le syndicat professionnel pour qui cette situation "ne fait que favoriser l'industrialisation de l'élevage et la disparition des pays
ans".
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