Lomé, 18 juin 2014 (AFP) - Un tribunal de Lomé a condamné mercredi un commerç
ant togolais surnommé "le patron", pour son rôle central d
ans le trafic d'ivoire, à deux
ans de prison dont neuf avec sursis après avoir été arrêté en possession de 700 kilos de défenses d'éléph
ant.Emile N'Bouke, 58
ans, a écopé de la sentence maximale prévue par la loi togolaise pour trafic d'ivoire, un commerce rendu illégal d
ans le monde entier en 1989.M. N'Bouke, qui avait été arrêté en août dernier, a aussi été condamné à payer une amende de 5 millions de fr
ancs CFA (7.600 euros).Djifa Doumbouya et Moussa Chérif, tous deux guinéens, eux aussi arrêtés en août 2013 en possession de 3 et 6 kg d'ivoire respectivement, ont chacun écopé de deux
ans de prison ferme et de la même amende.Un m
andat d'arrêt international a été l
ancé contre M. Chérif, actuellement en fuite.Abdoul Cader, un troisième Guinéen, qui avait été interpelé avec M. Doumbouya et figurait aussi parmi les accusés, a été relaxé, la cour considér
ant qu'il était seulement "complice", ne posséd
ant pas de stock d'ivoire."Les peines sont lourdes, par rapport aux éléments du dossier", a considéré Me Claude Amég
an, l'un des avocats des trafiqu
ants."Le juge aurait mieux fait de les relaxer (...) car ils n'ont pas pu montrer que le stock saisi a été acquis après l'entrée en vigueur de la loi interdis
ant le commerce d'ivoire", a-t-il déclaré à l'AFP.Pour Me Blaise K
anm
anpene, avocat de l'Etat togolais, au contraire, le Togo "doit revoir les textes pour des s
anctions plus sévères" envers les trafiqu
ants d'ivoire.Considéré comme l'une des plaques tourn
antes du lucratif trafic d'ivoire, le Togo a intensifié la répression depuis deux
ans.Environ 4,5 tonnes d'ivoire ont été saisies entre août 2013 et j
anvier 2014 et 18 personnes ont été arrêtées, selon le ministère de la sécurité.Le 8 juin, la police a encore saisi environ 125 kg d'ivoire d
ans un véhicule à Lomé.L'Etat togolais pratique aussi depuis quelques semaines des tests ADN sur les défenses saisies, afin de déterminer la proven
ance des éléph
ants pour lutter plus efficacement contre ce trafic. Mais la sentence maximale de deux
ans pour les trafiqu
ants paraît relativement clémente par rapport aux peines appliquées d
ans d'autres pays.Au Kenya, notamment, une nouvelle loi entrée en vigueur en décembre 2013 prévoit la prison à vie pour l'infraction la plus grave : l'atteinte à un
animal d'une espèce menacée.La CITES, une org
anisation internationale s'occup
ant de la protection des espèces en d
anger, a publié ce mois-ci un rapport selon lequel, en dépit d'une légère réduction du nombre d'éléph
ants tués chaque
année par des braconniers pour récupérer l'ivoire des défenses, la survie en Afrique du plus gros mammifère terrestre est toujours menacée.En 2013, plus de 20.000 éléph
ants ont été braconnés selon la CITES. Il n'en reste que moins de 500.000 sur le continent, contre 1,2 million en 1980 et 20 millions au début du XXe siècle.Plusieurs facteurs expliquent les activités de braconnage qui déciment l'espèce: la pauvreté, l'absence de surveill
ance efficace, la corruption et la forte dem
ande d'ivoire de la part des pays consommateurs, au premier r
ang desquels figure la Chine.Sur le marché noir en Asie, un kilo d'ivoire se vend environ 1.500 dollars.
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