• A Hong-Kong, les réceptions officielles ne proposeront plus d’ailerons de requins au menu
• Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estime qu’entre 26 et 73 millions de requins sont tués pour leurs ailerons chaque année
• Pour éviter l’extinction de certaines espèces de requins, des mesures plus drastiques doivent être adoptées

De l’aileron de requins au dîner de l’ambassadeur, c’est fini ! Le gouvernement hongkongais a annoncé qu’il ne servirait plus ce type de plat ni de thon rouge aux réceptions officielles. Le but : donner le bon exemple et participer à la lutte contre l’extermination des espèces. "L'exclusion de ces (...) mets des menus officiels est un début et sert aussi d'exemple pour une meilleure éducation du public et une prise de conscience à propos du développement durable", a déclaré un porte-parole du gouvernement lors d'une conférence de presse. L’aileron de requin est un aliment raffiné très prisé par les Asiatiques. Aujourd’hui, avec l’augmentation du niveau de vie des Chinois, sa consommation ne cesse de croître menaçant l’existence même de certaines espèces. « Près de 100 millions de requins sont tués chaque année. La plupart ne le sont que pour leurs ailerons », explique Dominique Barthélémy, responsable du service aquariologie à l’Océanopolis de Brest (29). Il poursuit : « Nous n’avons pas de chiffres concernant l’état des stocks. Le requin est un animal qui se déplace beaucoup, il est donc difficile d’effectuer des sondages de populations. Mais le fait que les bateaux soient obligés d’aller de plus en plus loin pour en trouver témoigne de leur raréfaction ». Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) estime que, chaque année, entre 26 et 73 millions de requins sont tués pour leurs ailerons.

Prendre des mesures drastiques

L’engouement pour les ailerons de requins est aussi à l’origine du développement du finning, une pratique barbare qui consiste à pêcher les requins et à découper leurs ailerons avant de les rejeter à la mer vivant et agonisant. Le responsable de l’Océanopolis salue une initiative qui va dans le bon sens. « C’est clairement quelque chose qui relève de l’ordre du symbole mais c’est un symbole très important, commente Dominique Barthélémy. Aujourd’hui, le problème réside dans la sensibilisation des populations d’Asie Sud-est. Ce genre de signal ne peut-être que très positif même si, pour arrêter le massacre, il est nécessaire de prendre des mesures beaucoup plus drastiques ». Quotas de pêche et/ ou d’importation, taxation ou interdiction pure et simple sont autant de mesures qui pourraient limiter sensiblement la consommation d’ailerons de requin...