TOULOUSE, 24 jan 2013 (AFP) - Les défenseurs de la présence controversée de l'ours dans les Pyrénées ont décidé de prendre l'initiative pour presser le mouvement des réintroductions en offrant à l'Etat de les organiser et de les financer à sa place, ont annoncé leurs associations jeudi.
TOULOUSE, 24 jan 2013 (AFP) - Les défenseurs de la présence controversée de l'ours dans les Pyrénées ont décidé de prendre l'initiative pour presser le mouvement des réintroductions en offrant à l'Etat de les organiser et de les financer à sa place, ont annoncé leurs associations jeudi.
Après des mois de travail, ces associations viennent de déposer les dossiers auprès des autorités pour "prendre en charge l'intégralité de l'opération, en termes d'organisation, de réalisation et de financement ; nous n'avons plus besoin que de l'autorisation de l'Etat", a dit à l'AFP Alain Reynes, de Pays de l'ours-Adet.Il s'agirait de lâcher deux ourses : dans les Pyrénées occidentales, là où la population est la plus menacée de disparition, et dans les Pyrénées centrales, pour renforcer une population pas encore viable. Les associations pourraient procéder aux lâchers dès le printemps si elles en obtenaient l'autorisation rapidement, sinon en 2014, dit M. Reynes. Il n'est pas question d'opérer sans autorisation, mais l'idée est de faciliter la prise de décision gouvernementale dans un contexte très propice, dit-il : d'abord parce qu'il y a urgence à agir, ensuite parce que le gouvernement de gauche n'a pas encore énoncé sa politique en ce qui concerne l'ours, enfin parce que la France est sous la pression d'une procédure d'infraction de la Commission européenne. L'Europe reproche en effet à la France de manquer à ses obligations de conservation de l'espèce. Elle lui a donné jusqu'à fin janvier pour lui fournir une réponse. Les ours ne sont plus présents en France que dans les Pyrénées, qu'ils écumaient en nombre autrefois, mais où ils ne sont plus qu'entre 20 et 25. Huit ours slovènes ont été introduits dans le massif depuis 1996. Mais la France n'a plus de plan de restauration depuis celui qui a pris fin en 2009 et le précédent gouvernement de droite est revenu en 2011 sur son engagement de lâcher une femelle dans l'ouest des Pyrénées, où ne vivent que deux mâles. C'est que l'ours divise profondément les Pyrénéens, entre les défenseurs de la biodiversité d'un part, et ceux, à commencer par les éleveurs, qui voient dans sa présence une gêne ou un frein à l'activité et au développement économiques. M. Reynes admet lui-même que, dans cet environnement où un nouveau lâcher pourrait enflammer les esprits, l'organisation ou le financement est moins un souci pour le gouvernement que la paix civile ou l'avenir du massif. Mais il souligne que les associations ont déjà réalisé les premiers lâchers en 1996 et 97, et qu'elles en financeraient de nouveaux sur des fonds privés, et non publics en période de crise.
Commenter
Vous souhaitez déposer un commentaire dans cette liste de discussion ? Pour ce faire, il faut vous créer un compte. La création de compte est GRATUITE : Créez votre compte ou bien identifiez vous.
0 commentaires