PARIS, 29 juin 2012 (AFP) - Les apiculteurs se sont réjouis de l'interdiction du pesticide Cruiser OSR utilisé pour le colza, annoncée vendredi par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, et espèrent qu'elle entraînera celle du Cruiser 350 servant pour le maïs.
PARIS, 29 juin 2012 (AFP) - Les apiculteurs se sont réjouis de l'interdiction du pesticide Cruiser OSR utilisé pour le colza, annoncée vendredi par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, et espèrent qu'elle entraînera celle du Cruiser 350 servant pour le maïs.
"On boit du petit lait avec cette décision, c'est une très bonne nouvelle que l'on attendait avec impatience", a indiqué à l'AFP Olivier Belval, président de l'Union nationale de l'apiculture française. L'annonce du ministre, le 1er juin, de son intention d'interdire ce pesticide "devrait avoir été suffisante pour éviter que le fabricant, Syngenta, ait commencé les procédures d'enrobage" pour les semences de la prochaine saison, estime-t-il.Si le groupe suisse Syngenta faisait un recours, "l'Unaf apporterait des arguments techniques et juridiques" au ministère, a-t-il indiqué. "Cette bonne décision en appelle une autre, l'interdiction du Cruiser 350, utilisé pour le maïs (dont les abeilles butinent le pollen), et que l'on attend depuis 2008", a dit encore M. Belval. Il rappelle que "l'Italie vient d'interdire pour la 4e année consécutive le Cruiser sur le maïs", avec "une mortalité des abeilles divisée par 2 sans faire baisser la production". Dans une lettre ouverte au président de Syngenta France, M. Belval estime d'ailleurs que "ce sont toutes les autorisations de pesticides systémiques qui devraient être suspendues, le temps d'une réévaluation complète de ces produits". Le député socialiste Gérard Bapt, président du groupe environnement-santé à l'Assemblée nationale, a, lui aussi, exprimé sa "satisfaction" à l'AFP, estimant que c'est "toute la famille des néonicotinoïdes qu'il faudrait considérer", et non le seul Cruiser OSR. A France Nature environnement, Claudine Joly, chargée du dossier Cruiser, a parlé de "première victoire", qui "marque un tournant dans la lutte contre les fléaux menaçant les pollinisateurs". "Au-delà du Cruiser (également utilisé pour le maïs, la betterave et le pois) c'est globalement toute la famille des néonicotinoïdes, dont fait partie le fameux Gaucho, qui doit être réévaluée", a souligné FNE dans un communiqué. Et en attendant une réévaluation européenne, FNE demande qu'ils soient "tous interdits" par précaution. L'ONG rappelle que la survie de 80% des espèces végétales dépend directement de la pollinisation par les insectes. Au-delà de l'interdiction des insecticides les plus dangereux, il suggère, comme le prévoit le plan Ecophyto en application du Grenelle, de "réduire de moitié l'usage des pesticides d'ici 2018". C'est faisable, selon elle, en diversifiant les cultures et en recréant dans les exploitations des espaces comme les haies ou bosquets.
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