PARIS, 1 juin 2012 (AFP) - Les apiculteurs, "heureux" de l'intention du ministre de l'Agriculture d'interdire le Cruiser OSR, alertent sur l'urgence d'une interdiction effective, à quelques semaines du traitement des semences de colza, et demandent que tous les types de Cruiser soient interdits.

PARIS, 1 juin 2012 (AFP) - Les apiculteurs, "heureux" de l'intention du ministre de l'Agriculture d'interdire le Cruiser OSR, alertent sur l'urgence d'une interdiction effective, à quelques semaines du traitement des semences de colza, et demandent que tous les types de Cruiser soient interdits. Réagissant auprès de l'AFP à la déclaration de Stéphane Le Foll, qui s'est prononcé vendredi pour l'interdiction de ce pesticide utilisé pour le traitement du maïs, Olivier Belval, président de l'Union nationale de l'apiculture française, a estimé que le verre était "à moitié vide". "Les apiculteurs, a-t-il souligné, attendent que l'interdiction soit élargie à tous les Cruiser utilisés en France". Le thiamethoxam, molécule active du Cruiser OSR, "est aussi celle des autres Cruiser", utilisés selon lui sur le maïs, la betterave ou les pois. "Il n'y a aucun Cruiser interdit en France, alors que l'Italie a interdit tous les néonicotinoïdes", la famille de pesticides dont fait partie le Cruiser, a-t-il affirmé. En outre, les apiculteurs voudraient que l'interdiction du Cruiser OSR "intervienne avant l'enrobage des semences des colzas, qui commence vers le 15 juin", au moment du début de la récolte. "Il y a urgence", a souligné M. Belval. Selon lui, une partie de la récolte, qui intervient sur la période 15 juin-15 juillet, est conservée comme semences et aussitôt enrobée de pesticides. "Tant que le produit est autorisé, Syngenta peut commencer l'enrobage et demander ensuite au gouvernement des compensations financières", indique M. Belval. "Le suspendre avant que les moissonneuses entrent dans les champs, ça évite une telle procédure", a-t-il ajouté. Le ministère a accordé un délai de 15 jours à la firme suisse pour faire part de ses observations. Selon M. Belval, le Cruiser, utilisé sur 50% des surfaces de colza, est à l'origine d'"au moins la moitié des morts d'abeilles", les autres pouvant être liés notamment à un acarien et au frelon asiatique.