LE CAP, 26 jan 2012 (AFP) - Le parlement sud-africain a organisé jeudi une audition publique entièrement consacrée au sort des rhinocéros face à la recrudescence du braconnage et à la recherche de solutions pour préserver ce mammifère, victime du marché noir de la corne.
LE CAP, 26 jan 2012 (AFP) - Le parlement sud-africain a organisé jeudi une audition publique entièrement consacrée au sort des rhinocéros face à la recrudescence du braconnage et à la recherche de solutions pour préserver ce mammifère, victime du marché noir de la corne.
Des représentants de l'administration, des élus de la majorité et de l'opposition, des propriétaires de réserves sont successivement venus devant la commission de l'Environnement et de l'Eau pour faire le point de la situation, qui a pris des proportions alarmantes en deux ans. L'apparente impuissance de la justice face aux braconniers qui disposent de moyens dignes d'une véritable mafia, hélicoptères, équipements de vision nocturne, fusils de gros calibre, a notamment été relevée durant l'audition. "Nous ne parviendrons pas à stopper le braconnage simplement en attrapant les seconds couteaux", a déclaré un député d'opposition, Gareth Morgan (Alliance démocratique, DA) en référence aux nombreuses arrestations, notamment dans le célèbre parc Kruger, de braconniers venus du Mozambique, probablement à la solde du crime organisé. Selon lui, ce sont les gros poissons qu'il faut juger, en organisant un procès qui fasse date. "Pourquoi les délais d'instruction sont-ils si
longs ?", a-t-il aussi interrogé, citant le cas d'un Sud-Africain, Dawie Groenewald, organisateur de safaris et arrêté en 2010 pour complicité de braconnage, mais toujours en attente de jugement. Un autre intervenant a également critiqué le faible nombre de personnes incarcérées pour braconnage et le manque de sévérité de la justice sud-africaine, encline à mettre en liberté surveillée les intéressés, après leur arrestation. Andrew Muir, président de la Fondation sud-africaine de protection de la vie sauvage a pour sa part plaidé pour une retour encadré à la vente légale de cornes des 400 à 500 rhinocéros qui meurent de mort naturelle chaque année, et réclamé la création, promise depuis
longtemps, de registres répertoriant les animaux par leur ADN. "Il faut une volonté politique", a-t-il déclaré, rappelant que l'Afrique du Sud abrite 70 à 80% des rhinocéros du monde : "nous sommes les gardiens" de l'espèce. En 2010-11, 781 rhinocéros ont été braconnés selon un bilan officiel, soit plus d'un par jour. Le carnage est alimenté par la forte demande du marché asiatique de la médecine traditionnelle, où la corne de rhino est considérée comme un remède miracle.
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