MONTREAL, 13 juil 2011 (AFP) - Le Canada doit créer des aires de protection géante dans la forêt boréale afin d'assurer la survie des caribous des bois, espèce menacée vivant dans le nord du pays, ont plaidé mercredi des écologistes et scientifiques.
MONTREAL, 13 juil 2011 (AFP) - Le Canada doit créer des aires de protection géante dans la forêt boréale afin d'assurer la survie des caribous des bois, espèce menacée vivant dans le nord du pays, ont plaidé mercredi des écologistes et scientifiques.
Dans une étude sur la conservation du caribou des bois de la forêt boréale canadienne, des chercheurs internationaux estiment que les autorités du pays à la feuille d'érable doivent créer de vastes aires de protection du caribou variant entre 10 000 et 15 000 kilomètres carrés, soit près de la moitié de la superficie de la Belgique par zone de protection. "Ces scientifiques suggèrent que de grandes aires protégées soient établies à travers la forêt boréale au Canada afin de maintenir intact l'habitat nécessaire pour permettre à cette espèce de se perpétuer", écrivent Steve Kallick et Larry Innes, au nom des organisations Pew Environnemental et Initiative Boréale Canadienne, dans une lettre au Premier ministre canadien, Stephen Harper, transmise à l'AFP. Le caribou - appelé aussi "renne" sur le continent européen - est inscrit depuis l'an 2000 sur la liste des espèces menacées, la population de ce majestueux cervidé coiffé de bois ayant réduit comme peau de chagrin au cours des 150 dernières années au Canada et dans le nord des Etats-Unis.
Selon une évaluation du ministère canadien de l'Environnement datant de 2008, entre 30.000 et 40 000 caribous des bois vivent dans la forêt boréale canadienne, p incipalement au Québec, en Ontario et dans les Territoires du Nord-Ouest. Le loup et l'ours noir sont les principaux prédateurs du caribou, mais ce sont les activités humaines qui représentent la cause fondamentale du déclin dela population de caribous, voire de sa disparition dans certaines régions d'Amérique du Nord. "La frontière entre la croissance et la décroissance d'une population de caribous est très mince, et l'équilibre dépend au final des conditions d'habitat offertes par la forêt boréale. La capacité d'une femelle à élever son faon et à en assurer la survie diminue lorsque l'habitat est perturbé, que ce soit par un feu de forêt ou par une activité industrielle...", soulignent les chercheurs. Les projets miniers, gaziers ou pétroliers, les coupes d'arbres menées par les entreprises forestières ainsi que le développement d'infrastructures routières, sont souvent mis en cause dans la réduction de l'habitat des caribous. Mais les chercheurs estiment que l'alternative, entre croissance économique et protection de l'environnement, est un "faux choix".La "véritable alternative" oppose des "gains à court terme" - maintien ou accélération de la cadence d'exploitation des ressources - à "une prospérité durable à long terme", en tempérant l'exploitation des ressources pour permettre à la forêt et donc au caribou de se régénérer. Les chercheurs et écologistes ont néanmoins souligné plusieurs initiatives provinciales lancées au Canada pour préserver des pans entiers de la forêt boréale du développement économique, mais ils estiment qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire pour sauver le caribou. "Il y a un accord sur ce qui doit être fait, et bien que nous ne soyons pas en mesure d'établir un calendrier sur ce qui doit être fait, il est clair que l'inaction conduira cet animal iconique sur le chemin de l'extinction", a prévenu Jeffrey Wells, co-auteur de l'étude.
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