Avec la mondialisation et le réchauffement climatique, il est devenu illusoire de séparer la santé de la faune sauvage de celle des animaux domestiques ou des humains, estiment 450 experts réunis à Paris, qui recommandent une approche globale pour mieux prévenir les épidémies.
PARIS, 24 fév 2011 (AFP) - Avec la mondialisation et le réchauffement climatique, il est devenu illusoire de séparer la santé de la faune sauvage de celle des animaux domestiques ou des humains, estiment 450 experts réunis à Paris, qui recommandent une approche globale pour mieux prévenir les épidémies.
"Plus de 60% des pathogènes sont d'origine animale, dont 70% viennent de la faune sauvage, et 75% des maladies infectieuses d'origine animale peuvent se transmettre à l'homme", souligne le directeur général de l'OIE, l'organisation de la santé animale, Bernard Valat, à l'origine de cette première Conférence mondiale sur la faune sauvage. Avoir une vision globale des liens entre les animaux domestiques et sauvages et leurs écosystèmes, ainsi qu'avec les populations humaines qui les fréquentent, est donc nécessaire, selon les participants de cette conférence. D'autant plus que les mouvements de personnes et de marchandises ont pris une ampleur sans précédent avec la mondialisation : environ un milliard de touristes ont voyagé hors de leur pays en 2010, indique le docteur Valat.
"Tout cela a des conséquences sur l'invasion de la planète par des microbes qui suivent tous ces mouvements, se déplaçant plus rapidement que la période moyenne d'incubation des épidémies", a rappelé jeudi le responsable de l'OIE au cours d'une conférence de presse. A cette accélération des échanges mondiaux s'ajoutent l'impact du changement climatique qui permet aux vecteurs de maladies - essentiellement des insectes - de coloniser de nouveaux territoires, et le besoin de nourrir une population humaine de plus en plus nombreuse qui accroît les risques sanitaires tant pour les animaux d'élevage que la faune sauvage.
Les participants à la conférence recommandent donc d'améliorer les échanges d'information et la collaboration entre tous les acteurs concernés: institutions internationales (OIE, OMS, FAO), gouvernements, services vétérinaires, mais aussi industrie du tourisme, organisations non-gouvernementales (ONG) ou encore associations de chasseurs ou de pêcheurs. "Plus nous sommes informés tôt de l'apparition d'une maladie émergente, plus nous pouvons réagir rapidement", résume Robert Cook, de l'ONG Wildlife Conservation Society, basée aux Etats-Unis. L'utilisation d'internet et des réseaux sociaux, voire d'applications spécifiques pour smartphones, peut par exemple jouer un rôle très important dans l'échange et la diffusion de ces informations sanitaires, depuis les acteurs de terrain jusqu'aux organisations internationales, estime Robert Cook.
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