
L'un des plus anciens au monde, l'aquarium de Paris, se transforme depuis 2006 en discothèque. / ©Istock
Saisi par l'association Sea Shepherd, le tribunal administratif de Paris met définitivement fin à l’organisation d’événements musicaux et dansants au sein de l’Aquarium de Paris. Une décision saluée par la Fondation 30 Millions d'Amis.
(Avec AFP) Finies les soirées dansantes devant poissons, méduses et requins qui ondulent dans le grand bassin de l'Aquarium de Paris : le tribunal administratif, saisi par l'association de défense de l'environnement Sea Shepherd, a enjoint jeudi 11 décembre 2025 au préfet de police d'y mettre un terme, au nom du bien-être animal. L'Aquarium de Paris, situé à proximité de la tour Eiffel, promet "un espace spectaculaire, face au plus grand bassin de l'Aquarium, où 35 requins et plus de 8.000 poissons accompagnent (les) soirées" pour cocktails, dîners, séminaires ou soirées dansantes, selon le site internet. L'un des plus anciens au monde, l'aquarium, désormais géré par une entreprise privée, se transforme depuis 2006 certaines nuits en discothèque.
La Fondation 30 Millions d’Amis salue cette décision qui applique rigoureusement la loi du 30 novembre 2021, "dont l’objectif clair était de mettre fin à l’exploitation d’animaux utilisés pour attirer ou divertir le public, rappelle Lorène Jacquet, Responsable Campagnes et Plaidoyer de la Fondation 30 Millions d'Amis. Les animaux, aquatiques en l’occurrence, n’ont pas leur place dans un cadre festif, et ce type d’attraction d’un autre âge doit disparaître, ce que le tribunal rappelle avec justesse".
L'association avait demandé au préfet de police en 2023 "de faire usage de ses pouvoirs de police afin de faire cesser les événements organisés par l'établissement Aquarium de Paris qui ne respecteraient pas l'interdiction" inscrite depuis novembre 2021 dans le Code de l'environnement "de présenter des animaux domestiques ou non domestiques en discothèque", selon la décision consultée par l'AFP. Sans réponse du préfet de police, Sea Sheperd a saisi le tribunal administratif. "Lorsque des événements destinés principalement à la diffusion de musique et à la danse y étaient organisés, l'Aquarium de Paris devait être qualifié de discothèque", lieu où la présence d'animaux est "interdite, sans qu'aucun aménagement ou exception ne puisse être autorisé", précise le tribunal dans un communiqué.
La juridiction a enjoint "sans délai" au préfet de police "de prendre toute mesure pour que l'Aquarium respecte cette interdiction, et, à défaut, d'ordonner sa fermeture". Le tribunal a en outre jugé "illégal" le refus du préfet de police de donner suite à la demande de l'association. "À l’heure où le sort des animaux exploités depuis des décennies par les delphinariums et cirques pour le divertissement cristallise les oppositions, il est rassurant de voir la justice revenir à la lettre de la loi et sanctionner ceux qui tentent encore de s'y soustraire, poursuit Lorène Jacquet. Cette décision constitue un signal fort adressé à ceux-là même qui persistent à ignorer les évolutions éthiques essentielles de notre époque, et les connaissances acquises sur la sensibilité de l'animal."
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