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Débat

Le projet d’accueil de dauphins au ZooParc de Beauval suscite de réelles inquiétudes

Sans arrêt de la reproduction, la France détiendra toujours autant – voire plus – de dauphins en captivité, qu'aujourd'hui. Un non-sens ! /©AdobeStock

Alors que la fin des delphinariums est prévue pour fin 2026, le ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher) a annoncé un projet de création d’un « Centre d’Études et de Sauvegarde pour dauphins », qui accueillerait notamment les cétacés de Marineland et Planète sauvage. Sans s’engager sur l’absence de reproduction, ce qui perpétuerait la captivité des cétacés en France. Inacceptable pour la Fondation 30 Millions d’Amis.

Marineland (Alpes-Maritimes) a fermé ses portes, Planète sauvage (Loire-Atlantique) souhaite se séparer de ses dauphins. L'exploitation commerciale de ces animaux et les spectacles auxquels ils étaient soumis touchent à leur fin et il est nécessaire d'acter cette évolution légale mais également sociétale. Rodolphe Delord, le directeur du ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher), a récemment annoncé son intention de créer un « Centre d’Études et de Sauvegarde pour dauphins », pour accueillir ces mammifères marins, avec un objectif de recherche scientifique, condition sine qua none pour pouvoir déroger à l’interdiction de maintenir les dauphins en captivité. Comme annoncé par Beauval, ce projet vise avant tout à recueillir les dauphins du parc zoologique Planète Sauvage et pourrait éventuellement constituer une solution d'accueil pour les dauphins du Marineland, actuellement délaissés dans ce parc désaffecté depuis sa fermeture. 

D’une prison… à une autre

À défaut de sanctuaire marin pour accueillir ces animaux, ce projet d'ampleur estimé à 25 millions d'euros, devrait garantir des conditions de détention plus confortables aux cétacés que celles qu'ils subissent actuellement… Mais il perpétuera la captivité des cétacés en France s'il permet la reproduction des animaux, et donc la production de nouvelles générations de dauphins captifs afin de répondre aux besoins de programmes "scientifiques" engagés sur le long terme. Ce projet de Beauval bénéficie du soutien du ministre délégué chargé de la Transition écologique, Mathieu Lefevre, ce qui n'est pas sans générer d'importantes inquiétudes auprès des ONG de protection animale. 

Car si ce projet peut potentiellement constituer une solution d'accueil pour les dauphins retraités du spectacle, construire un nouveau delphinarium en France pourrait de facto faire perdurer la captivité des cétacés, ce qui irait à l'encontre de la loi du 30 novembre 2021 contre la maltraitance animale. S’il n'est pas expressément et fermement assorti d'un engagement à ne pas reproduire les animaux qui y sont accueillis (afin de ne pas engendrer de nouvelles générations de dauphins captifs), ce projet ne trouvera pas le soutien des organisations de protection animale qui ont activement œuvré – depuis des années – à faire interdire la captivité et les spectacles de cétacés.

Avec ce projet de delphinarium nouvelle génération, le ministère cache la réalité de la captivité des dauphins sous un motif scientifique pour la rendre plus acceptable. /©AdobeStock

Pourtant, dans son communiqué sur ce sujet, le ministre affirme que le delphinarium de Beauval, ainsi créé sous couvert de conservation et de recherche, pourrait poursuivre la reproduction de ces dauphins dans le cadre de programmes encadrés (EEP), qu'il présente comme « [reflétant] les ambitions de la France de se placer l’avant-garde des politiques de bien-être animal ». Or, même si elle est encadrée, la poursuite de la reproduction – qui conduirait à perpétuer la captivité des cétacés et à alimenter d'autres parcs via l'exportation des nouvelles générations – ne pourra en aucun cas satisfaire les ONG de protection animale.

« Si ce projet peut permettre que cette « captivité forcée » ait une utilité et améliore la connaissance et la protection des dauphins, il ne doit en aucun cas constituer un prétexte pour créer de nouvelles générations de dauphins captifs et donc permettre à Beauval de faire reproduire ces animaux sous couvert de programmes de recherche », précise Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis.

En soutenant ce projet, l'État trahit la loi du 30 novembre 2021

En soutenant ce projet sans restriction de la reproduction, l'État trahit la loi du 30 novembre 2021 en usant de l'exception autorisant la captivité et la reproduction des cétacés dans le cadre de « programmes scientifiques » alors même que les conditions de ces programmes ne sont pas encore définies ni approuvées. Ce faisant, il reconnaît que ces « programmes scientifiques » ne sont que des prétextes pour faire perdurer la captivité des cétacés en France, et leur reproduction, sans aucune justification. 

Avec ce projet de delphinarium nouvelle génération, le ministère cache la réalité de la captivité des dauphins sous un motif scientifique pour la rendre plus acceptable. Or en persistant dans cette direction, la France détiendra toujours autant – voire plus – de dauphins en captivité qu'aujourd'hui, et alimentera potentiellement des parcs aux quatre coins du monde avec les générations produites sous couvert de recherche scientifique.

La Fondation 30 Millions d'Amis s’oppose à tout projet visant à maintenir des dauphins en captivité

« Sans arrêt de la reproduction, ce projet de "centre de référence" pour les dauphins n'est autre qu'un nouveau delphinarium, renommé par le directeur de Beauval et le ministère de la Transition écologique uniquement pour en favoriser l'acceptation par le grand public, puisque l'interdiction des delphinariums a été actée et félicitée par tous depuis maintenant 4 ans », ajoute Christophe Marie, Directeur des Affaires Nationales et Européennes à la Fondation 30 Millions d'Amis.

En effet, la participation aux programmes d’élevage introduit inéluctablement le risque de transfert et d’échange international d’animaux, selon les lignes directrices de l’organisation EAZA (The European Association of Zoos and Aquaria) qui dirige ces programmes et à laquelle les animaux appartiendraient.

 

« Sans arrêt de la reproduction, ce projet n'est autre qu'un nouveau delphinarium. »

Christophe Marie

La Fondation 30 Millions d'Amis s'oppose à tout projet visant à maintenir des dauphins en captivité, qu'ils soient utilisés ou non pour des spectacles, sans engagement ferme sur la non-reproduction de ces animaux. En l'absence de sanctuaire actuellement disponible pour accueillir les dauphins du Marineland, la Fondation 30 Millions d'Amis accorde la plus grande attention aux conditions dans lesquelles ils pourraient être pris en charge, afin que leur avenir, même s'il est assuré par de bonnes conditions d'accueil, ne compromette pas l'ambition et l'objectif de la loi du 30 novembre 2021. 

Accorder des moyens à la conservation dans le milieu naturel

Il est indispensable de mettre un terme à la captivité de ces animaux dont les besoins physiologiques et comportementaux ne peuvent pas être pleinement satisfaits dans des bassins. La meilleure façon de protéger les animaux sauvages n'est pas de les enfermer mais plutôt de préserver leurs populations sauvages en accordant des moyens à la conservation in situ, donc dans le milieu naturel. 

La situation des cétacés du Marineland illustre la difficulté que pose la réforme d'animaux sauvages exploités commercialement pour le divertissement et la nécessité de planifier rigoureusement l'accueil des animaux concernés par les interdictions prévues par la loi du 30 novembre 2021. Des centaines d'animaux de cirques devront être relogés d'ici 2028 et le ministère de la Transition écologique doit s'atteler d'urgence à l'élaboration d'un plan de replacement.